Une fois de plus les bondillons sont revenus sur le devant de la scène parlementaire lors l’adoption de la Loi de Finances. En résumé, la question de l’industrie du savon a été la seule qui ait été réellement débattue lors du passage du projet de loi à l’Assemblée nationale. L’amendement apporté par la commission finance n’est finalement pas passé.
Finalement, ce sera 20%. Un des deux amendements apportés par la commission finance de l’Assemblée nationale a été de ramener la taxe sur les bondillons de 20 à 10%. L’amendement n’a pas été retenu pour la plus grande joie des industriels malgaches du savon. Il faut dire que les bondillons ont fait l’objet d’une guerre de tranchée entres les bondillonneurs d’un côté et les saponificateurs de l’autre. Cette guerre de lobby auprès des législateurs ne date pas d’hier et semble même revenir chaque année. Matière première pour les uns, produits finis pour les autres, les bondillons entrent dans la fabrication de savon. Pour les bondilloneurs, taxer les bondillons serait néfaste pour le consommateur malgache qui en subirait les conséquences. Un argument largement repris par les députés pour la réduction de la taxe.
Davantage d’emplois
Pour les saponificateurs, les industriels qui fabriquent les bondillons, la décision de maintenir la taxe à 20% devrait donner un élan à la production locale. « Pour les entreprises qui importent les bondillons, passer à la saponfication serait plus intéressant. Elles feraient alors des investissements qui vont dans ce sens », souligne Henintsoa Rakotomanga de la Savonnerie Tropicale. Il indique qu’une usine de saponification c’est 40% d’emplois en plus. « Par ailleurs, ce sont des emplois qualifiés. Les bondilloneurs emploient plus des manutentionnaires », précise notre interlocuteur. Par rapport à l’argument des prix, Henintsoa Rakotomanga d’indiquer que la hausse actuelle est à mettre sur la hausse des cours mondiaux. Il est toutefois d’avis qu’en donnant des emplois aux Malgaches, on offrirait du pouvoir d’achat à terme.
L’adoption du Projet de loi de Finances initiale par la majorité présidentielle cadre avec les velléités d’industrialiser du gouvernement. La question est maintenant de savoir si la capacité des producteurs locaux et les mesures d’accompagnement seront suffisantes pour maintenir les prix à un niveau viable pour les ménages dans ces temps où l’incertitude gagne du terrain.
Tolotra Andrianalizah