Les journées des métiers et de la formation professionnelle ouvrent leurs portes ce jour dans la cour du Palais des Sports. Une occasion de s’enquérir de la situation de la recherche d’emploi chez les jeunes, particulièrement en termes d’employabilité.
Ils sont 500 000 jeunes à débarquer chaque année sur un marché du travail de plus en plus tendu. Le taux de chômage flatteur du pays de 3.1% (Banque mondiale, 2019) ne reflète pas une réalité marquée par un sous-emploi chronique et une prédominance du secteur informel. Les évènements comme « Les journées des métiers et de la formation professionnelle » draguent ainsi toujours autant de jeunes. L’embarras du choix pour les employeurs ? Non.
Les entreprises présentes au Palais des Sports s’accordent à dire que le niveau des chercheurs d’emploi se dégrade d’année en année. « Je dois avouer que les jeunes ont de moins en moins le niveau », déclare le responsable de formation d’un établissement de crédit. Même constat d’après la responsable RH d’une entreprise de call center qui précise que c’est au niveau du français que le bât blesse. « Nous devons intégrer une remise à niveau en français dans les formations pour les recrues », indique-t-elle. Le responsable de formation de l’établissement de crédit note également cette lacune au niveau de la langue. « Je trouve que c’est aberrant dans la mesure où le français est une langue d’enseignement à Madagascar », déplore-t-il.
Facebook pointé du doigt
Pour une entreprise qui se spécialise dans le développement de compétences, la raison est toute trouvée avec les réseaux sociaux. « Les jeunes parlent en abréviation de nos jours. Cette habitude se transpose dans les activités professionnelles pour certains ». Une professeure de français apporte une analyse plus poussée du phénomène en affirmant qu’il y a une tendance qui veut qu’on n’ait pas besoin du français. « Les gens s’en mordent les doigts après car le français est non seulement une langue de prestige mais aussi une langue de fonctionnement », indique-t-elle. Elle déplore par ailleurs le fait que les jeunes lisent de moins en moins. « Résultat, non seulement ils n’enrichissent pas leur français mais ils s’appauvrissent culturellement. Facebook ne fait qu’entretenir cette médiocrité », assène-t-elle en ajoutant qu’on a actuellement des jeunes qui ne savent ni écrire en français, ni écrire en malgache.
Outre le français, d’autres capacités techniques et les soft skills font également défaut selon certains recruteurs.
Tolotra Andrianalizah