C’est avec des pots de fleurs en terre cuite et à motifs dits « malagasy » qu’un stand particulier a souhaité représenter l’Analamanga, si les 22 autres régions l’ont, en majorité, été par des produits locaux alimentaires, lors de la première édition de la Foire des 23 régions, au stade des Barea à Mahamasina.
De nombreux producteurs et artisans ayant été invités à participer à cette foire pour représenter leurs régions respectives, le potier Jean Jacques Randrianirina a choisi de mettre en avant les pots de terre rouge « vita malagasy », pour représenter la région Analamanga. Il avoue participer à cet événement, d’une part, pour une meilleure visibilité pour ses produits et, d’autre part, pour promouvoir l’artisanat malgache.
À 10 heures, environ une cinquantaine de pots de fleurs, travaillés un à un par les mains de Jean Jacques Randrianirina, ornent son stand. En contrebas, dans des cartons, d’autres pots n’ont pas encore été déballés. Selon lui, la poterie est « une manière de mettre en avant l’artisanat malgache à l’échelle nationale mais aussi internationale ».
Une inspiration malgache
L’inspiration, le choix des matières, la manière de faire cuire les pots sont, d’après ce potier, propres aux Malgaches et sa touche personnelle se retranscrit par les choix d’éléments culturels malgaches, préalablement choisis. Il s’agit en l’occurrence des plantes endémiques comme le baobab, les cactus et des variétés rares d’orchidées agrémentées d’une touche contemporaine émanant de son inspiration du moment. En outre, comme matériau de base, lui de souligner que « la terre rose et la terre blanche naturelle constituent de très bonnes bases pour faire des pots, cependant, la terre rouge reste la meilleure qualité et je m’en procure en m’en achetant ».
Travaillant tout seul depuis toujours, cette année, il a réussi à écouler environ 300 pots jusqu’ici, via des commandes spécifiques de modèles uniques, à Madagascar, Maurice et à La Réunion. Ses modèles uniques s’achètent entre 10.000 at 35.000 ariary par pot acheté.
Préservation de l’environnement
Ne se servant que de matières premières locales comme la terre et le bois de chauffe, il qualifie son travail de passionnant, mais à la fois « contraignant et préventif ».
Comme il utilise du bois de chauffe pour alimenter son « four gasy », afin de faire cuire ses pots, action qu’il reconnaît être néfaste pour l’environnement, il précise que sa contrepartie réside « dans la préservation de la nature, en rappelant aux acheteurs que les pots de fleurs faits de terre peuvent servir d’objets de décoration pour les inciter à cultiver des fleurs ».
Par ailleurs, il précise vouloir solliciter des structures comme le projet Fihariana pour financer la création d’un four ne nécessitant pas l’utilisation de bois de chauffe mais plutôt de gaz, afin d’avoir une meilleure alternative et de protéger à l’artisanat malgache de l’extinction de cette activité.
Avec 20 ans d’expérience dans le domaine, il incite les jeunes artisans à s’accrocher et à s’investir dans des activités professionnelles et ne pas penser qu’à s’enrichir.