Avec ou sans diplôme, entreprendre peut être alléchant comme faire peur aux jeunes. Cependant, n’est pas entrepreneur tout personne qui se l’autoproclame.
C’est avec ferveur que l’entrepreneure Domoina Rasamoelson a soutenu que « les jeunes malgaches ont la volonté de créer des entreprises », malgré les différentes pierres d’achoppement dans ce secteur, à Madagascar, lors d’un échange avec les journalistes du Studio Sifaka. Toutefois, sans éducation financière, le chemin risque d’être parsemé de peurs, de perte de temps, d’embûches de différentes sortes.
Expérience
Entreprendre et faire faillite. Telle est la plus grande peur des jeunes malgaches. Raison pour laquelle ils n’osent pas faire le grand saut. Selon Domoina Rasamoelson, gérante de Tatsimo Agroalimentaire,  « la plupart des ménages malgaches favorisent la prédestination des filles pour le mariage, ne leur laissant pas la possibilité de penser qu’elles peuvent entreprendre », d’une part. D’autre part, le système d’éducation parentale malgache favorise la tendance du voile sur l’éducation financière à la maison, par honte de manque de rentrées d’argent ou encore par croyance que seuls les adultes doivent gérer les caisses du ménage. Mais sans modèle parental financier pour montrer la voie à suivre, la volonté de ces jeunes, si volonté il y a, risque de ne jamais faire naître des entrepreneurs.
Par ailleurs, le manque d’expérience des jeunes s’avère faible, s’ils n’osent pas entreprendre. « La résilience constitue la base de l’entrepreneuriat, reprend-t-elle tout en précisant que le fait de tomber et de se relever, pour un entrepreneur, permet d’avoir de l’expérience par le fait d’apprendre de ses erreurs ».
CompétencesÂ
Si oser entreprendre est une chose, le président du Fivondronan’ny mpandraharaha malagasy (FIVMPAMA), Rivo Rakotondrasanjy, souhaite conscientiser les jeunes sur l’importance de tenir compte de l’environnement général des affaires à Madagascar, mais aussi dans le contexte mondial. L’orientation et les choix devraient se baser sur la situation du pays, en l’occurrence, sur des variables comme la sécurité, les infrastructures, la bancarisation, les filières porteuses, ...
Lui de préciser que « l’entrepreneuriat n’est pas question d’âge mais de compétences nécessaires. Ce n’est également pas une question de genre non plus. Tout repose sur les compétences ». A ses yeux, certains modèles économiques malgaches, devenus de grosses pointures ont commencé autodidactes. Le fait de savoir rebondir sur des opportunités est important car « entrepreneuriat signifie opportunités ou création d’opportunités, et surtout la capacité à faire durer l’opportunité».
Changement de mentalité
Selon la vision économique de Fidèle Randriamananjara du Centre de Réflexion des Economistes de Madagascar, les jeunes ne doivent pas se laisser berner par la tendance ancrée dans les représentations mentales malgaches selon lesquelles un seul secteur permet de s’enrichir à Madagascar : la politique.
Un changement de mentalité s’impose pour que l’entrepreneuriat s’inscrive dans la durabilité. Pour ce faire, lui de souligner que premièrement, l’entrepreneuriat est pour tous sans exception. Deuxièmement, « l’Etat a le devoir de trouver une place aux jeunes dans le domaine professionnel ». Lui de conclure que « le patriotisme économique ne se dit pas juste pour les représentations mentales mais se pratique ».