Dans l’air du temps, la VTC ou voiture de tourisme avec chauffeur devait tôt ou tard débarquer dans la Grande île. C’est fait. Une entreprise propose cette offre à Antananarivo depuis un mois, non sans succès. Que dit la commune ?
La réponse de la commune urbaine d’Antananarivo est cash : « l’activité de VTC n’entre pas pour le moment dans le secteur formel ». Voilà les mots du directeur des transports et de la mobilité urbaine, le commissaire Albert Estelle Ainanirina. « Les seuls habilités à proposer le transport de personnes dans la ville d’Antananarivo sont les taxis, les taxibe, les transports de personnel et les transports scolaire. Les VTC ne sont pas encore compris dans cette liste. Il faut réglementer cette activité. Ce ne sera pas encore pour cette année mais surement dans les prochains mois », indique notre interlocuteur qui estime que cela favorise pour le moment la clandestinité.
« Clandestin ! ». C’est justement le mot utilisé par la conseillère municipale Clémence Raharinirina pour qualifier les VTC. Sans surprise, celle qui est également la présidente de l’association des chauffeurs de taxi de la capitale, s’est dite contre cette activité qui s’ajoute à la concurrence représentée par les taxis-motos. Elle va plus loin en annonçant d’ores et déjà qu’elle se dressera contre tout projet de régularisation des VTC.
Concurrence
Pour sa part, l’entreprise qui propose l’offre défend son côté formel. « Nous ne sommes pas une compagnie de taxis donc nous n’avons pas besoin de licence. Nous sommes un service de location et nous payons nos impôts à l’Etat comme toute entreprise formelle », lance une responsable. En plus du transport, l’entreprise propose à ses clients le wifi à bord et de l’eau pour la plus grande satisfaction de ceux qui ont déjà testé l’offre.
Quoi qu’il en soit, un nouveau front est en train de se dessiner pour les chauffeurs de taxi après la bataille perdue face aux taxis-motos qui arpentent toujours les rues de la capitale. Dans les autres pays, l’ubérisation de l’activité ne s’est pas fait sans une levée de bouclier des acteurs traditionnels. Comme à Paris au milieu des années 2010, les taxis traditionnels à Abidjan ont récemment manifesté leur opposition aux VTC. Affaire à suivre …
Tolotra Andrianalizah