A neuf jours de la fin de la consultation sur le projet téléphérique, les Tananariviens ne se ruent pas dans les bureaux d’arrondissement et les fokontany pour donner leur avis sur le sujet.
De Facebook au registre de consultation, il y a un fossé. Les réactions à l’encontre du projet de transport par câble à Antananarivo ont fusé à la signature de l’accord de financement à Paris en septembre. Le tollé ne s’est pourtant pas manifesté dans les registres de consultation mis en place dans les arrondissements de la capitale pour le moment. « Le registre est là depuis le 7 décembre mais personne n’est venu écrire quoi que ce soit », indique un membre du personnel du IIème arrondissement. Ce dernier d’expliquer que les gens peuvent indiquer dans le registre tout ce qu’ils pensent du projet. Même constat dans le fokontany Faliarivo, à quelques mètres des locaux de l’arrondissement. « Seul un homme a écrit dans le registre, lance la cheffe fokontany. Il était assez remonté contre le projet. Mais après lui, personne pour le moment. Il me semble que les habitants sont d’accord ». Le registre est également à la disposition des habitants dans les locaux de l’Office national de l’environnement (ONE) à Antaninarenina mais là encore, seules trois personnes ont écrit dans le premier cahier de 100 pages destiné à cet effet.
Amis du patrimoine
Pour une représentante de la société civile, il n’y a pas eu assez de temps pour l’information autour du projet. Elle explique par ailleurs la faiblesse de l’affluence pour le registre par le fait que les autorités communiquent depuis le début comme si c’était déjà acquis. « Beaucoup pense que le registre n’est qu’une mascarade. D’ailleurs les députés ont ratifié l’accord de prêt. A quoi bon ? », assène-t-elle, regrettant qu’il n’y ait eu aucun débat autour de l’utilité même du transport par câble.
Une source auprès du secrétariat d’Etat en charge des Nouvelles villes explique que le registre de consultation entre dans le processus de délivrance du permis environnemental par l’ONE. « La ratification par les parlementaires ne concernent que le financement. C’est faux de dire que le registre ne sera pas pris en compte. Il peut changer des choses mais cela dépendra du comité technique d’évaluation de l’ONE à la lumière de ce qui aurait été mentionné par les habitants », précise notre interlocuteur. C’est d’ailleurs dans ce sens que l’association Les Amis du patrimoine de Madagascar a signifié son rejet du projet à travers une lettre adressée directement au directeur général de l’ONE.
Quoi qu’il en soit, les registres seront à la disposition des citoyens dans les bureaux des arrondissements de la capitale et les fokontany jusqu’au 29 décembre. Affaire à suivre.
Tolotra Andrianalizah