Reprendra. Ne reprendra pas. Les débats sur la reprise des cours le 17 janvier trustent l’attention occultant un mal plus pernicieux : une crise de l’apprentissage. Parents et enseignants ont remarqué que le confinement a impacté le niveau des élèves. La situation serait plus dramatique dans le public.
« La COVID-19 a provoqué la pire crise de l’éducation et des apprentissages depuis un siècle », alertait la Banque mondiale en 2021. Un an plus tard, le spectre de l’arrêt des cours en présentiel revient de plus bel avec la persistance de la COVID-19 notamment dans l’Analamanga. Les établissements scolaires sont-ils prêts à basculer une fois de plus dans l’enseignement à distance ? La question se pose plus que jamais et il se trouve que les écoles malgaches ne sont pas logées à la même enseigne sur ce front. La différence est d’autant plus flagrante entre le privé et le public rien que dans l’approche de la question.
Une enseignante en primaire dans le système français indique que leur établissement a planifié le travail à distance sur deux ans depuis le premier confinement. « L’objectif était de ne pas être pris de cours si la situation perdurait », explique-t-elle. Elle indique avoir eu du mal à suivre l’évolution de ses élèves et cela s’est ressenti sur les résultats. « Nous avons fait des évaluations diagnostics en début d’année pour évaluer le niveau général. Ce n’était pas satisfaisant », confie-t-elle. Mais d’après elle, l’établissement, sous l’impulsion de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), s’est donné les moyens de s’adapter au fur et à mesure. Dans ce sens, elle indique que trois systèmes d’envoi ont été mis en place avec l’e-mail, un logiciel spécialisé et le papier. Toutefois, elle note que les enfants qui ont accès à internet ont fait montre d’un meilleur niveau.
Déperdition
Dans le public, les préoccupations portent plus sur la déperdition scolaire. Une étude sur l’impact de la COVID-19 sur la scolarisation est attendue. D’après une source auprès du ministère de l’Education, cette étude embrasse plusieurs aspects mais se focalise plus sur la déperdition scolaire. « Je pense que comparé au privé, le niveau des élèves du public a encore reculé », soupire notre interlocuteur qui craint effectivement une crise profonde de l’apprentissage.
Quoi qu’il en soit, si l’année 2020 a quelque peu pris de cours le secteur éducatif qui a dû s’adapter rapidement à une nouvelle donne, la question est de savoir si les acquis durant cette période ont pu être consolidés pour affronter une situation similaire ?
Tolotra Andrianalizah