Antananarivo a senti passé sa première grosse pluie de l’année. On parle de record de précipitations chez l’APIPA.
Les pieds dans l’eau. Non ce n’est pas la publicité d’un hôtel à Nosy Be mais bien le vécu de nombreuses familles dans les zones basses d’Antananarivo, des traditionnels Antohomadinika, Andravoahangy, Besarety au ghetto de riches du Tana Waterfront. « Nous n’avons pratiquement pas dormi », lance un habitant d’Ilanivato. L’eau est arrivé jusqu’à chez nous ». Les Tananariviens ont eu droit à un récital de la pluie toute la nuit. 114 mm en 24 heures en moyenne selon l’APIPA (Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d'Antananarivo) dont des plus hauts de 126 mm du côté de Manjakaray et d’Anosizato. Du jamais vu ! dit-on. Le bilan humain est tragique. Dix morts dont neuf causés par l’effondrement de murs ou d’habitation et une noyade, deux blessés et 525 déplacés, selon le BNGRC.
D’après les autorités, la situation n’en est qu’à son commencement. De fortes précipitations sont attendues jusqu’à jeudi avec un pic prévu le mercredi. Elles sont dues à la présence d’une zone de convergence intertropicale qui couvre le nord-est, le centre et le sud-est de l’île.Â
Vigilance jaune
Ce qui n’était donc que des préludes ont suffi pour mettre à rude épreuve le système d’évacuation d’eau de la capitale. Jusqu’à midi, de nombreux quartiers d’Antananarivo gardaient encore les stigmates de la nuit. Vers 10h par exemple, les quincailleries d’Andravoahangy drainaient encore de l’eau de leur magasin. Les autorités ont noté le débordement des canaux d’évacuation d’Andriantany et le C3 ainsi que le débordement du marais Masay. A cela s’ajoute la rupture des digues de protection d’Ankorondrano Andranomahery et d’Anosibe Zaivola. L’APIPA a par ailleurs lancé une alerte vigilance jaune aux communes sur les rives de la Sisaony qui a atteint ces dernières heures 2m30. 17 communes sont concernées dont Soavina Ampitatafika, Fenoarivo et Itaosy entre autres. « Le niveau critique de 2m50 devrait être atteint dans les prochains jours », le responsable du système d’annonce des crues au sein de l’APIPA, Mickael Randriambeloson.
Une réunion de crise s’est tenue ce matin au Bureau national de la gestion des risques et des catastrophes.
Tolotra Andrianalizah