Solidarité, entraide, … les catastrophes humanitaires sont souvent des révélateurs de l’humanité qui sommeille en tout un chacun.
Voir des familles démunies après la montée des eaux laissent difficilement insensible. Les derniers chiffres officiels parlent de 101 461 sinistrés dans tout Madagascar dont 95 398 pour la seule région d’Analamanga. Pour le cas de la capitale, même si le soleil a fait son retour, la décrue n’est pas encore au rendez-vous. Le président de la République Andry Rajoelina est encore descendu sur le terrain ce jour pour constater les dégâts dans la partie sud de la ville.
Des centaines d’hommes et de femmes sont actuellement à pied d’œuvre pour porter assistance aux sinistrés. Une responsable au sein du ministère de la Population partage son vécu depuis plus d’une semaine. « Je ne dors que deux heures par jour. Je suis toujours sur le terrain à coordonner les actions », indique-t-elle, pour qui cette inondation est la cinquième catastrophe à laquelle elle a fait face. « Ce n’est jamais pareil. C’est certes mon travail mais on ne peut ne pas être triste à la vue de ces familles dans le désarroi. Dieu merci, jusqu’ici, je n’étais pas encore confronté à beaucoup de blessés graves ni de morts », confie-t-elle. Elle déclare toutefois qu’il est important de surmonter les sentiments pour bien assurer son rôle. « Savoir que ce je fais peut vraiment aider des gens dans le besoin me confère une satisfaction personnelle », conclut-elle.
Solidarité
La solidarité s’organise également dans les communautés touchées. Des photos partagées sur les réseaux sociaux ont montré des gens qui collaborent pour colmater par exemple des digues. C’est le cas du fokontany d’Ankeniheny du côté d’Ambodimita. D’après la conseillère municipale à la CUA Hilda Hasinjo Ravelonahina, les habitants ont répondu à l’appel du fokontany pour trouver une solution à la digue qui présentait des fuites. Un même élan de solidarité a été observé du côté d’Ankorondrano où la population a aidé à la mise en place de batardeaux pour contenir l’eau.
Des actions isolées et spontanées ont également été observées durant ces derniers jours toujours sur les réseaux sociaux. Quatre garçons, âgés entre 19 et 20 ans, se sont par exemple cotisés pour donner des provisions à une dizaine de foyers du côté d’Ambohimanambola. Ils avaient ciblé des personnes qui ne pouvaient pas travailler à cause du mauvais temps. D’après les explications, ce sont des amis qui ont l’habitude de faire des actions de ce genre notamment durant les fêtes.
Toujours dans cet esprit de solidarité, les autorités ont lancé un appel à volontaires pour aider dans l’assistance des sinistrés. Selon une source auprès du ministère de la Communication, les jeunes y ont répondu massivement. « On avait recherché 350 volontaires. Plus de 700 ont répondu à l’appel », confie la source.
Tolotra Andrianalizah