Affluence inhabituelle dans les marchés pour un jeudi. En prévision du mauvais temps du weekend, des familles se sont approvisionnées ce jour. Du moins celles qui en ont les moyens.
« Comparé à un jeudi ordinaire, je trouve qu’il y a beaucoup de gens aujourd’hui », lance une marchande de haricot à Andravoahangy. Constat partagé par le gardien du parking de moto du marché. « Les gens ont commencé à venir à partir de 16h30. C’est peut-être à cause du cyclone », lance-t-il. Le panier de course déjà rempli, une mère de famille et son fils se faufilent entre les piétons, visiblement à la recherche d’un dernier article. « Il vaut mieux se préparer. A ce qu’on a entendu, les dégâts risquent d’être importants, déclare-t-elle. Nous avons acheté ce dont nous avons besoin pour samedi et dimanche ».
Geralda
Faire des provisions n’est pas à la portée de tout le monde entre les prix élevés affichés sur les étals et le budget serré des Malgaches. A titre d’illustration, la pomme de terre ne s’achète pas à moins de 1200 ariary le kilo contre 800 ariary en temps normal toujours à Andravoahangy. Dans les autres régions de l’île, les légumes sont tout simplement hors de portée avec le kilo de la carotte qui s’affiche par exemple à 5000 ariary à Toamasina. Malgré les recommandations des autorités de limiter les sorties dès le vendredi, la marchande de haricot indique qu’elle compte encore travailler demain.  « Qu’il vente ou qu’il pleuve, tant que c’est possible et qu’il y a des clients, je suis toujours ici », lance-t-elle, jetant un regard inquiet vers le ciel qui commence à se charger.
D’après les prévisions, le cyclone Batsirai devrait toucher terre samedi pour sortir le dimanche. Les autorités annoncent que la formation est semblable en puissance à Geralda qui a dévasté le pays en 1994.
Tolotra Andrianalizah