Les déclarations des présidents de groupement d’entreprise se suivent et se ressemblent. Tous dénoncent un acharnement envers un secteur privé déjà meurtri par la COVID-19.
Aujourd’hui, c’est au tour du président du Groupement des entreprises franches et partenaires Hery Lanto Rakotoarisoa (GEFP) de se prononcer. A l’occasion de la remise de dons aux sinistrés dans les locaux du Bureau national de la gestion des risques et des catastrophes, il n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve le groupement actuellement, entre les déboires de la Jirama, la remise en cause des avantages des entreprises de la zone franche et dernièrement les redressements fiscaux qui visent les membres.
550 milliards d’ariary. C’est le montant total que les entreprises du GEFP devraient ainsi à l’Etat. « Cela concerne 56 membres soit 1 milliard d’ariary par entreprise. Pour certaines cela représente trois fois leur chiffre d’affaires », lance Hery Lanto Rakotoarisoa. Si lors du dialogue public privé qui s’est tenu en janvier, la direction générale des impôts aurait admis des erreurs et qu’une commission spéciale sera mise en place pour étudier chaque cas, le président du GEFP estime que le moment n’est vraiment pas opportun pour cela dans le contexte COVID-19. Plus généralement, Hery Lanto Rakotoarisoa dénonce une mentalité dans le pays qui veut « qu’on associe les chefs d’entreprises à des voleurs et qu’on puisse ainsi les dépouiller sans vergogne ».
AGOA
« Le secteur privé est le moteur de l’économie dans les discours mais dans les faits, ce n’est pas le cas », assène-t-il soulignant la remise en question des avantages fiscaux des entreprises dans la dernière loi de finances. Il indique pourtant que Madagascar a une carte à jouer avec la disqualification des pays comme l’Ethiopie, le Mali et la Guinée de l’African growth and opportunity act (AGOA) mais aussi avec l’essor des NTIC. En somme, il indique que Madagascar est actuellement en train de perdre en compétitivité. En ce qui concerne la Jirama, les délestages coutent 15 à 20% plus cher aux entreprises. « Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas », résume-t-il.
Tolotra Andrianalizah