Il n’est pas rare de rencontrer des personnes atteintes de trouble mental dans les rues d’Antananarivo. Certaines d’entre elles peuvent être violentes et les victimes sont souvent désemparées, ne sachant que faire.
La photo d’une femme visiblement atteinte de trouble mental a été postée dans un groupe de discussion sur Facebook la semaine dernière. Cette femme aurait violemment agressé un passant. Apparemment, elle n’en est pas à sa première agression. Elle est connue dans plusieurs quartiers d’Antananarivo, d’Ankadifotsy à Antaninarenina pour ses réactions parfois violentes. « Elle casse les parebrises des voitures garées ici », indique un agent de sécurité du côté d’Antsahavola. « Personne ne sait où elle vit. Je pense que c’est une sans-abri », lance un homme qui a ses habitudes à Ampatsakana.
Procédure
Cette semaine, la femme a été aperçue le visage tuméfié. Elle a vraisemblablement été tabassée. Nul ne sait ce qui s’est passé mais cela ramène à la question de la responsabilité des autorités face à ces individus dans la mesure où ils représentent un danger pour eux et pour les autres. La directrice des actions sociales de la Commune urbaine d’Antananarivo Dr Hajatiana Raharinandrasana indique qu’effectivement, la municipalité prend en charge les malades mentaux errants et dangereux. Elle fait savoir qu’une réunion s’est tenue récemment entre la commune, le ministère de la Population et la police entre autres pour mettre en place la procédure pour les cas d’agression perpétrée par ces individus. Elle indique que la première chose à faire est de faire appel à des agents de police pour contenir l’agresseur. La commune intervient à travers les pompiers qui sont en charge de le conduire à l’Hôpital Joseph Raseta Befelatanana (HJRB) dans le service neurologique. « Il faut parfois administrer un traitement d’urgence si l’agresseur est toujours agité, explique-t-elle. On cherche ensuite s’il a une famille. Si ce n’est pas le cas, on le transfère à l’Hôpital d’Anjanamasina ».
Dr Hajatiana Raharinandrasana souligne toutefois qu’il arrive que les malades mentaux ne soient pas violents de nature. « Certaines personnes embêtent ces individus ce qui peut provoquer des réactions agressives. J’invite les personnes saines d’esprit à ne pas le faire », lance-t-elle en précisant que la commune ne prend en charge que les malades dangereux qui n’ont pas de famille. L’année dernière la commune en a pris en charge trois.
Tolotra Andrianalizah