Le ministre de la Justice Herilaza Imbiki n’a pas résisté au scandale qui a éclaboussé son nom. Un communiqué de la présidence de la République a signifié sa démission du gouvernement.
Alors que son nom circulait parmi les favoris à Mahazoarivo dans un éventuel prochain remaniement, il n’en sera rien. Un scandale de corruption ayant éclaté la semaine derrière a mis un coup d’arrêt à l’ascension jusqu’ici progressive d’Herilaza Imbiki dans les hauteurs de la République. Le désormais ancien ministre de la Justice a déposé sa lettre de démission vendredi dernier, une démission « constatée » par la présidence. La ministre du Travail, de l’emploi, de la fonction publique et des lois sociales Gisèle Ranampy est chargée d’assurer l’intérim.Â
Herilaza Imbiki est empêtré dans des affaires de gros sous apparues et massivement relayées sur Facebook avec des vidéos à l’appui. Le nom de l’ancien garde des Sceaux est notamment lié à la sulfureuse Raissa Razaivola qui fait actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt pour tentative de meurtre. L’ouverture d’une enquête est attendue pour trouver le fin mot de l’histoire.
Encadrer Facebook
Quoi qu’il en soit, cette affaire et surtout cette démission qui pour beaucoup sonne comme un aveu constitue un coup dur pour l’image d’un gouvernement qui n’en est pas à son premier scandale. Dénominateur commun de ces faits : Facebook. Des vidéos des appels où on entend Herilaza Imbiki, au document montrant les primes scandaleux touchés par les cadres de la Jirama en passant par la facture dans l’affaire des écrans plats entre autres, tous ces scandales ont éclaté sur Facebook. La question est de savoir si ces affaires auraient éclaté au grand jour sans le réseau social.
Malgré un taux de pénétration de 10.7% (malagasy.tech), Facebook fait office de véritable croquemitaine chez les gouvernants. Le président de la République Andry Rajoelina a émis en janvier son souhait d’un projet de loi pour encadrer l’utilisation de ce réseau social. Raison évoquée, la perte des valeurs malgaches.