« Je me suis fait pirater ma page ! » De nombreux propriétaires de page Facebook s’en sont plaint ces derniers temps. Focus sur cette forme de cybercriminalité dont on ne parle pas beaucoup.
Il y a cybercriminalité et cybercriminalité. Ce terme est revenu sur le devant de la scène ces derniers jours avec l’interpellation de l’activiste politique Mahery Lanto Manandafy à la suite des propos qu’il a tenu sur Facebook. Il faut dire que c’est un habitué du genre pour avoir été entendu à plusieurs reprises par les limiers de la cybercriminalité au cours des dernières années. Généralement, la cybercriminalité à Madagascar ne défraie la chronique que pour des questions de diffamations visant les personnalités politiques. Les opposants évoquent d’ailleurs surtout un moyen liberticide qu’autre chose.
Phishing
Une forme de cybercriminalité gagne cependant du terrain également sur Facebook : le piratage et le vol de page. « Oui, il y a des pirates qui volent des pages, lance un community manager. Ils lorgnent sur des pages à partir de 10 000 abonnés. Les pages peuvent se vendre à partir de 100 000 ariary. Sinon il est possible de gagner de l’argent en partageant des vidéos virales dans lesquelles on insère des publicités ». Notre interlocuteur indique que les gens veulent profiter de la communauté d’une page pour lancer ensuite des pages de vente. « Il n’est pas rare de voir des pages de blagues se transformer en pages de vente », poursuit-il.
Le procédé classique utilisé est le phishing ou l’hameçonnage. « Le pirate envoie un lien à sa victime. Le lien incite cette dernière à communiquer ses données personnelles. C’est comme cela que le pirate prend possession des accès à une page », explique en quelques mots le community manager. Le meilleur moyen de se protéger contre le piratage est de ne pas cliquer sur des liens dont on ne sait la provenance. « Sinon, il y a l’authentification à deux facteurs sur Facebook », conclut-il.
Tolotra Andrianalizah