Le président du Syndicat des magistrats de Madagascar n’a pas échappé aux questions sur l’affaire Herilaza Imbiki.
Rétablir la confiance des citoyens vis-à -vis du système judiciaire. Ce ne sera pas encore de sitôt avec l’affaire Herilaza Imbiki qui éclabousse une justice déjà mal perçue par la population. Dans l’Afrobaromètre 2018, les juges et les magistrats arrivent en deuxième position après les policiers et les gendarmes parmi les officiels que les citoyens malgaches estiment être les plus touchés par la corruption. Le président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) Mbitanarivo Andriantsihorisoa n’a pas échappé aux questions autour de cette sombre affaire de corruption à la sortie de l’Assemblée générale du syndicat qui s’est tenu ce jour à Anosy. Invitant l’institution compétente, en l’occurrence la Haute cour de justice, à faire la lumière sur cette affaire, il insiste toutefois sur le respect de la présomption d’innocence. « Personne ne peut dire qu’il est coupable ou pas sans une décision de justice », tonne-t-il en demandant une égalité de traitement pour les autres ministres avant lui qui ont été cités dans des affaires de corruption.
Voies de recours
Fraichement nommé à la tête du SMM, il indique que l’un des objectifs du bureau pour rétablir la confiance des citoyens vis-à -vis du système est de faire connaitre les procédures applicables. « Les gens vont rapidement en besogne pour fustiger les magistrats. Nous invitons les justiciables à faire appel à toutes les voies de recours avant d’attaquer le système sur les réseaux sociaux et dans les médias », déclare Mbitanarivo Andriantsihorisoa qui indique craindre pour la sécurité des magistrats dans certains cas.
Pour ce qui est du profil du prochain ministre de la Justice, le président du SMM estime que ce poste devrait se mériter. « C’est vrai que c’est une décision politique mais le SMM a son mot à dire. La nomination devait respecter le corps hiérarchisé du ministère de la Justice. En somme le prochain ministre devrait être totalement intègre, être passé par tous les niveaux de juridiction et connaitre les rouages de l’administration. Le poste de ministre doit se mériter car c’est un ministère de souveraineté ». Mbitanarivo Andriantsihorisoa d’insister toutefois sur le fait que le ministre ne doit pas donner des ordres au Conseil supérieur de la Magistrature dans le respect de l’indépendance de la Justice.
Tolotra Andrianalizah