Enième constat du marasme économique à Madagascar, cette fois de la part de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la zone Afrique Albert Zeufack. Il appelle à un consensus pour la croissance.
En visite à Madagascar, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la zone Afrique Albert Zeufack a conclu une journée marathon par une conférence-débat à la chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo en début de soirée hier. Il s’est exprimé devant un parterre d’intellectuels – essentiellement des économistes – et d’opérateurs économiques, livrant un constat implacable de la situation qui prévaut dans le pays. La pauvreté à Madagascar stagne alors que dans les autres pays africains, elle régresse, indique-t-il. Si le taux de pauvreté moyen dans la zone subsaharienne est de 40%, il se situe encore à plus de 70% dans la Grande île. Pour lui, la principale cause est la faiblesse de la croissance dans le pays avec une moyenne de 2% au cours des soixante dernières années contre une croissance démographique de 3%.
Consensus pour la croissance
Albert Zeufack est d’avis que les Malgaches doivent prendre conscience de cette réalité et de refuser la pauvreté. « La situation de Madagascar est sérieuse », lance-t-il sur un ton plus grave. Il appelle ainsi à « un consensus pour la croissance » car elle ne peut être qu’endogène pour permettre un réel développement. Il souligne par ailleurs que si on ne peut pas nier les impacts récents de la COVID-19, ce qui se passe à Madagascar est plus structurel. Il indique que le développement est un processus conditionné par des « réformes soutenus et profonds ». Dans ce sens, il a annoncé que la Banque mondiale est en train de faire un diagnostic de l’appui que l’institution propose au pays dans le but juste de le rendre plus efficace. Un document allant dans ce sens devrait être publié d’ici le mois du juin selon une source auprès du bureau pays.
Tolotra Andrianalizah