Déception. Alors que l’ouverture des frontières a été réclamée par les opérateurs du secteur du tourisme, cela ne s’est pas fait totalement comme ils l’auraient voulu. D’après eux les conditions sont encore trop contraignantes pour une relance effective du secteur.
« Les conditions ne sont tout simplement pas viables pour une relance », lance un opérateur à Nosy Be. Nosy Be qui figure pourtant parmi les aéroports concernés par la réouverture des frontières. « Madagascar est en concurrence avec d’autres destination. En comparant les mesures dans les autres pays, je ne pense pas que les touristes vont affluer. Il n’est pas facile pour nous de convaincre des clients si nous-mêmes ne sommes pas convaincus », ajoute-t-il.
Lors de l’assemblée générale du Groupement des entreprises de Madagascar (GEM), les opérateurs du tourisme membres de la Confédération du tourisme ont déjà émis leur appréhension quant aux conditions de la réouverture des frontières. L’AG s’était tenue deux jours avant la publication des mesures sanitaires. Celles-ci sont finalement restées inchangées, au grand dam donc des professionnels du secteur. Devant la presse, le président du GEM Thierry Rajaona s’est même étonné que certaines mesures dont les opérateurs ont eu vent au moment de l’AG ne concernent pas du tout le domaine sanitaire. « A ce que les opérateurs ont entendu, des mesures prévus concernent plus la lutte contre les trafics. Mais ce n’est pas pour le trafic que le ciel a été fermé pendant deux ans ? », s’insurge Thierry Rajaona.
Décision impopulaire
Ce weekend, une note supposée émanée du ministère des Transports et qui a fuité sur Facebook confirme cette crainte des opérateurs. La note signifie entre autres l’interdiction de l’utilisation des valises à roulettes comme bagages à main mais également de coffre-fort dans l’avion. Le ministre Roberto Tinoka a confirmé ces décisions ce jour et les raisons qui ont poussé l’exécutif à les prendre. « Après les enquêtes autour des trafics d’or nous avons remarqué que 90% des marchandises saisies ont été trouvées dans des bagages à main », lance le ministre qui précise que les passagers ne pourront emmener en cabine que le strict nécessaire. « Les ordinateurs portables sont également interdits en cabine. Nous avons vu des trafiquants qui remplacent les composantes des machines par des lingots », ajoute-t-il. Il est indiqué toutefois que ces mesures « draconiennes » concernent surtout les départs de Madagascar. Concédant que la décision est impopulaire, il souligne qu’elle signifie la volonté de l’Etat de lutter contre les trafics. Le gouvernement est actuellement en négociations avec les compagnies aériennes pour le poids autorisé en soute, toujours d’après le ministre.
Tolotra Andrianalizah