Dans le cadre de la célébration du 8 mars, journée mondiale pour les droits de la femme, l’Alliance Française, en collaboration avec l’Ambassade de France, a organisé une formation sur le genre et l’égalité homme-femme. Des jeunes entre 17 et 30 ans ont pu bénéficier de cette formation.
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Des jeunes champions du forum GENERATION égalité, des champions des concours de débat de l'océan Indien des éditions 2019 et 2022 ont donné la formation. A la fin, les jeunes participants ont exposé leur compréhension du concept à travers un plaidoyer traitant de thèmes variés. La plupart de ces plaidoyers ont soulevé des problématiques du genre qui concernent de près les jeunes.
Lutte contre les stéréotypes et les préjugés envers les femmes
Le stéréotype le plus courant dans la société malgache est la place de la femme dans le domaine du travail. « La société a qualifié les femmes de ‘fanaka malemy’, femme soumise, femme objet, vulnérable qui n’a aucune valeur », explique Tendrisoa, jeune étudiante participante à la formation. « C’est pour cette raison que pour la société, sa place est dans la cuisine », poursuit-elle.
Les plaidoyers de ces jeunes clament l’implication des hommes à faire respecter les droits des femmes, et en même temps, respecter la femme. Catherine, une autre participante, confirme en ajoutant que « les hommes devraient être impliqués dans la promotion des droits des femmes ». Le respect va à travers le respect de sa façon de s’habiller. La plupart des préjugés concernant les femmes, les jeunes femmes, les filles, concernent leurs habits selon les thèmes abordés par les plaidoyers des jeunes durant la formation. « Il faut que les hommes arrêtent de penser qu’ils sont supérieurs aux femmes, qu’ils sont les plus forts et qu’ils ouvrent leur esprit », selon Cedric, un participant.
Pour que les hommes expriment leurs sentiments
Les sujets ne concernent pas seulement les femmes et leur cause. « Egalité homme-femme » suppose que les revendications s’appliquent aux hommes pareillement. Pour Cedric, « l’homme n’ose pas montrer ses émotions parce qu’il a honte. Il a peur que la société le juge s’il s’exprime par rapport à ses sentiments. »  Il est de nature chez l’être humain d’avoir des sentiments. « Cacher ses émotions, équivaut à cacher son identité », poursuit Cedric.
Catherine et Tendrisoa rejoignent cette idée. « Parce que tu es un être humain, tu as le droit d’être triste, de pleurer quand tu es triste, tu as le droit de te sentir faible. » Mais la société a inculqué aux hommes qu’ils doivent être forts, parce qu’ils sont les piliers de la famille, qu’ils ne doivent pas montrer leur faiblesse à travers les émotions. « Les hommes ont le droit de montrer leurs sentiments, la société ne doit pas le limiter là -dessus » insiste Tendrisoa.
Plaidoyer, une arme efficace pour les jeunes dans leur lutte
Manifestations de rues, conférences ou débats, évènements artistiques, chaque 8 mars les interpellations sur les droits de la femme prennent plusieurs formes. Cette fois, les jeunes font recours au plaidoyer pour faire entendre leur voix. Une formatrice nous confirme que « le plaidoyer est plus structuré : présentation des problèmes et leurs conséquences puis des solutions avancés ». Avec les autres formes de revendication, les causes défendues peuvent être généralisées. « Le plaidoyer vise vraiment à prendre une situation particulière et mettre le cas avec tous les éléments : statistiques, économie, social et on propose des solutions. Il n'est pas un conflit avec l'État mais un moyen de l'interpeller et de travailler avec pour un changement », ajoute la formatrice.
Les plaidoyers attirent plus l’attention grâce à ses différentes formes : humoristique, faisant appel à des citations ou proverbes, sous forme de fiction. Pour Tendrisoa, elle a ouvert son discours avec un proverbe puis elle a enchaîné avec un peu d’humour. Quant à Catherine, elle a raconté l’histoire, fictive, de Fatima pour illustrer les violences faites aux femmes. A part l’interpellation des responsables, les formes que peuvent prendre les plaidoyers plaisent aux jeunes et les incitent davantage à la promotion des Droits de la femme.
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Andrea Razafi