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L’annonce du lancement de l’évaluation du gouvernement avec en toile de fond un inévitable remaniement a secoué le microcosme politique malgache. Mais au-delà des aspirations politiciennes, des considérations d’ordre régional voire ethnicistes ont émergé. Pour le président du Conseil pour le fampihavanana malagasy, ce genre d’attitude doit cesser.   

« Ne jouons pas avec le feu, tance le président du Conseil pour le fampihavanana malagasy (CFM) Alphonse Maka. Dans mon discours le 1^er mars, j’ai touché mot sur ce qui peut alimenter les haines tribales dans la société. Ne jouons pas avec le feu car il est facile d’embraser la situation. Il faut éviter de s’aventurer sur cette pente glissante ». Alphonse Maka s’est exprimé sur les réactions de certaines personnes dans les médias et les réseaux sociaux sur un hypothétique problème entre le ministre des Transports et le ministre du Tourisme à la suite de la question des bagages à main. En effet, outre un fort élan de soutien de personnalités venant du sud de l’île dont le ministre Tinoka Roberto Raharilala est originaire, des réactions sur les réseaux sociaux prennent des consonances régionalistes voire ethnicistes.

Discours malsain

« Je condamne ces propos. C’est l’arme des faibles », lance Alphonse Maka avant de rappeler que la Constitution et le Code pénal proscrit toute incitation à la haine tribale. « Il faut qu’il y ait une prise de responsabilité aussi bien des autorités religieuses que de la société civile pour condamner ce genre d’attitude », poursuit-il.

Un jeune intellectuel originaire du sud s’est offusqué de la situation. « Je suis contre le fait de nourrir une forme de corporatisme qui conduit et ravive les clivages entre les citoyens d’une même Nation, réduisant notre bon sens et notre objectivité à un discours d’appartenance presque malsain », lance-t-il. Il ajoute que c’est la raison pour laquelle il n’a jamais intégré les associations de natifs. « C'est bien d'avoir un sentiment d'appartenance, de rejoindre un groupe qui partage les mêmes valeurs que soi mais cela ne doit pas être une raison pour les opportunistes d'en abuser pour se faire valoir », déclare-t-il en ajoutant qu’il y a toujours un risque de clientélisme lorsque les intérêts sont individuels.

Tolotra Andrianalizah