L’information statistique a toujours manqué cruellement à Madagascar pour les prises de décision. Cela concerne tous les domaines et la pêche ne déroge pas à la règle.
Manque de ressources. Transparency International – Initiative Madagascar (TI-IM) a présenté ce jour les risques de corruption dans la gestion de la pêche aux poissons à Madagascar lors d’un atelier qui s’est déroulé à l’Hôtel Panorama. Il en est ressorti que le secteur est fragilisé par le manque de ressources financières, humaines et techniques nécessaires au bon fonctionnement du ministère de tutelle. Parmi ces ressources, le manque criard de données statistiques pose problème et a d’ailleurs été soulevé lors de l’atelier. Un représentant du ministère parmi l’assistance a indiqué que le poisson à Madagascar est sous exploité. Une affirmation réfutée par les consultants qui ont mené l’enquête. « La dernière évaluation du stock de poisson date d’il y a 20 ans », lance Jeriniaina Rafaliarison de TI-IM qui ajoute que cette donnée est globale. « Chaque région a son stock de poisson. On ne devrait pas généraliser la question », poursuit-il en soulignant de ce fait la nécessité de décentraliser l’octroi des permis de pêche. « Dans certaines régions, on voit actuellement des signes de surexploitation », conclut-t-il.
Décentralisation
Le rapport pointe justement du doigt la centralisation des décisions sur le secteur à Antananarivo en l’occurrence l’octroi des permis de pêche et de collecte. Il déplore également la lenteur des procédures et le manque d’information chez les acteurs qui d’après TI-IM est une porte ouverte à la corruption. L’enquête a été menée dans les régions Menabe, Atsimo Andrefana, Boeny et Atsinanana l’année dernière.
Tolotra Andrianalizah