Il ne fait pas bon d’être défenseur des droits humain ou lanceur d’alerte à Madagascar rappelle un communiqué de la société civile dénonçant une utilisation abusive des dispositions légales.
« Au cours de ces dernières années, la mémoire collective a été marquée par les arrestations de plusieurs défenseurs de droits humains et lanceurs d’alerte », peut-on lire dans un communiqué de presse émis par un collectif d’organisations de la société civile comprenant entre autres le Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI), le Collectif Tany, Transparency International - Initiative Madagascar (TI-IM), le KMF/CNOE et l’ONG Tolotsoa. Pour ces organisations de la société civile, ces évènements reflètent « une tendance alarmante vers un rétrécissement de l’espace civique et démocratique à  Madagascar ». Elles pointent ainsi du doigt une utilisation abusive des dispositions légales relatives à la sécurité nationale et à la cybercriminalité.
Obligation
Le communiqué rappelle ainsi à l’Etat le rôle de la société civile et des lanceurs d’alerte dans le renforcement de la bonne gouvernance de la justice et l’Etat de droit. Dans ce sens, les signataires lancent un appel, un énième, pour l’étude et l’adoption par le Parlement de l’avant-projet de loi sur la protection des défenseurs de droits de l’homme. Dans les OSC, les autorités doivent faciliter les activités des lanceurs d’alerte en les protégeant « contre les poursuites pénales, la stigmatisation, la discrimination, l’obstruction et toutes autres mesures restrictives contraires aux engagements pris par les États au regard du droit international des droits de l’homme ». Pour la société civile, l’adoption de cette loi est une obligation pour l’Etat mais également une nécessité pour garantir d’Etat de droit et la démocratie dans le pays.
Le communiqué rappelle notamment les poursuites à l’encontre de Ravo Ramasomanana qui avait dénoncé des détournements de fonds destinés à la lutte contre la COVID-19 et la posture menaçante adoptée par le ministère de l’Environnement et du développement durable à la publication des poissons échoués liés aux activités de QMM.
Tolotra Andrianalizah