La société civile essaie, tant bien que mal, de se faire une place dans le paysage de la vie publique à Madagascar. Mais que représente la société civile pour le citoyen lambda ? Simple poil à gratter pour les gouvernants ou véritable force de proposition ?
Le projet d’appui à la société civile Fanainga a lancé un appel d’offres pour le recrutement d’un cabinet d’études pour réaliser une enquête micro-trottoir afin de recueillir la compréhension et l’avis des citoyens sur ce qu’est la société civile à Madagascar. Pour le responsable de la communication du projet Mandimbijaona Razafimanantsoa, Fanainga, dans le cadre de sa mission, vise à renforcer la voix de la société civile. « Pas seulement auprès des gouvernants mais aussi auprès des citoyens. Il est important qu’une masse critique de citoyens entendent ce que la société civile a à dire », indique notre interlocuteur. Il explique que le projet a mis entre autres un accent sur le renforcement de capacité sur le front de la communication. « La première phase de Fanainga touche à sa fin donc nous allons évaluer les résultats auprès des citoyens », ajoute Mandimbijaona Razafimanantsoa qui évoque notamment la légitimité de la société civile à s’exprimer.
Opposition ?
Il convient de noter que l’amalgame est vite fait entre la société civile et l’opposition à Madagascar, une perception alimentée par les dirigeants qui voient souvent d’un mauvais œil les prises de position des organisations. « La société civile ne fait pas de politique politicienne. Elle fait de la politique de développement, rappelle Mandimbijaona Razafimanantsoa. A partir de l’enquête, nous pourrions voir ce que nous pouvons modifier dans l’appui à la communication ».
Les organisations de la société civile interviennent dans plusieurs secteurs à Madagascar, des élections à l’environnement en passant par la promotion de la citoyenneté. Dernièrement, l’ONG Ivorary a publié avec l’ONG Tolotsoa les résultats de son indicateur Baroci qui mesure l’appréciation de la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat par les citoyens.
Tolotra Andrianalizah