Le sisal, cette plante particulièrement cultivée dans le Sud Est de Madagascar, a été introduit dans le pays aux environs des années 30. Il est utilisé pour la fabrication de cordage, fils ou de ficelles pour confectionner, principalement, du tapis.
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Actuellement, une exposition la fabrique Gasy Rug, confectionneur  de tapis en sisal, se tient à l’hôtel Sakamanga – Ampasamadinika - depuis le 7 jusqu’au 17 avril. Il faut dire que cette matière est à la fois une denrée culturelle, artisanale et économique.
Des savoir-faire locaux pour de l’artisanat d’art
En forme de mandala, d’aloalo, fabriqués avec des ficelles de sisal enroulées, les tapis exposés au Sakamanga sont confectionnés à la main par des femmes-artisans de Toamasina. Ces femmes ont hérité des savoir-faire de leurs ancêtres. Dans la fabrique de Gasy Rug, les techniques sont transmises de femme en femme à travers des formations. « Elles étaient trois femmes au début. Ce sont ces femmes-là qui enseignaient la technique de tissage aux autres et ainsi de suite », explique Pascale Vétois, designer au sein de Gasy Rug. La technique de tissage ancestrale combinée avec le design procuré par Pascale Vétois donne un œuvre très esthétique avec plein de couleur et des formes variées à l’image de Madagascar.
De la rentabilité économique du sisal
Pour Gasy Hug, les activités au sein de la fabrique génèrent des revenus aux femmes de pêcheurs ou à celles des villages à proximité de la ville de Toamasina. « Ce sont les femmes qui sont les plus pauvres. J’ai beaucoup de femmes qui ont des enfants qu’elles élèvent seules », avance Pascale Vétois. « Les hommes sont enclin à faire ce genre de métier même s’ils ont une certaine dextérité », ajoute-t-elle. Les femmes-artisans de cette enseigne comptent 70% d’analphabètes. Elles sont embauchées sans aucune restriction, on leur demande simplement d’être agile des mains. Ces mains confectionnent des tapis en sisal valant autour de 1.000.000 ariary.
A Mandrare, la coopérative Kanto, fabricant et vendeur de tapis, de sous assiettes, de paniers et d’autres objets en sisal, achète sa matière première à 8.000 ariary. Les tapis de 1,50 mètre sont ensuite vendus à l’Aéroport Village à 250.000 ariary. « Ce métier nous est rentable parce que le compte de revient comble les dépenses dans l’achat des matières premières et à la fois produit des bénéfices », confie Madame Liatinay, responsable à la coopérative. La recherche de matière première constitue une des difficultés dans ce métier pour ces artisans. « Les hommes qui sont censés procurer ces matières premières n’arrivent pas à  couvrir la demande », affirme la responsable. Mais selon Gasy Hug, le sisal est une ressource renouvelable par excellence étant donné que c’est une plante, même si elle est exploitée, il en repoussera.
Andrea Razafi