La corruption est partout. Mais est-ce que les gens en ont seulement conscience ? L’ONG Tolotsoa a édité le Guide de la lutte contre la corruption pour les jeunes à Madagascar.
Que celui qui n’a jamais vécu une situation de corruption se manifeste. La corruption est tellement banalisée à Madagascar que presque personne ne s’en offusque dans la vie de tous les jours. Le pays est bien loin des standards d’un pays comme la Suède où un ministre peut être poussé à la démission pour l’achat d’une barre chocolatée avec sa carte de crédit de fonction. Une barre chocolatée ! Difficile à imaginer à Madagascar où les véhicules de fonction sont largement utilisés au gré des désirs des hauts fonctionnaires. D’après le Guide de la lutte contre la corruption pour les jeunes à Madagascar, il s’agit pourtant d’une des formes de corruption les plus répandues dans le pays.Â
C’est dans ce sens que l’ONG Tolotsoa, dans le cadre d’un projet avec le Fonds pour la consolidation de la paix et de Goudmada, a édité ce document. Il s’agit d’un guide qui montre de manière simplifiée tout ce qu’il faut savoir sur la corruption et la lutte contre la corruption dans le pays. « La corruption est un grand mot mais au fond c’est quoi ?, lance le coordinateur de Tolotsoa Tsimihipa Andriamazavarivo. C’est pourquoi qu’on parle de forme de corruption dans le guide. Ce sont des situations de vie du quotidien. On parle de la corruption ordinaire, qu’on voit par tout. Celle qui touche la bourse des gens avec les petits montants mais il y a aussi la corruption organisée qui implique les caisses publiques ».
i-toroka
D’après Tsimihipa Andriamazavarivo, l’idée est de parvenir à une auto-interpellation des gens essentiellement des jeunes. Le guide sera dispatché dans les collèges, les lycées et les universités mais également dans les organisations de la société civile qui ne sont pas spécifiquement dans la lutte contre la corruption. « Le public est reconnaissant d’en savoir plus sur la question », indique Tsimihipa Andriamazavarivo. Il faut savoir que Tolotsoa édite également un jeu de société entièrement basé sur la thématique de la corruption.
L’édition du guide entre dans l’approche MOFF (Mode opératoire faire-faire) que prône actuellement le Bianco. Cette approche consiste à une appropriation plus active à la lutte contre la corruption aussi bien dans l’éducation que dans la prévention et la répression. Pour ce dernier point, le Bianco a notamment lancé une plateforme de dénonciation anonyme i-toroka.
Tolotra Anrianalizah