Les médias traditionnels affirment de plus en plus leur présence sur les réseaux sociaux.
« Le journalisme sous l’emprise du numérique » est le thème retenu pour la journée mondiale de la liberté de la presse 2022. Internet continue de chambouler les différents secteurs d’activité. Le journalisme ne déroge pas à cette règle avec notamment la modification du rapport des citoyens à l’information. L’avènement des réseaux sociaux est une réalité à laquelle les médias traditionnels doivent s’adapter. « C’est inéluctable », lance Abraham Razafy, rédacteur en chef de TV Plus Madagascar. Dans ce sens, il parle d’hybridation. En effet, la page Facebook de la chaine publie depuis quelques temps des dépêches d’information qui seront traitées dans le journal télévisé. « Nous diffusons également certains éléments qui sont optimisés pour Facebook. Nous le faisons car il y a un public qui ne s’informe que sur ce canal », ajoute-t-il. Comme TV Plus d’autres organes de presse traditionnels se font de plus en plus présents sur Facebook. La radio Antsiva par exemple, publie sur sa page de plus en plus d’éléments d’actualité. Pour le quotidien Midi Madagasikara, ce sont certains de ses gros titres qui sont affichés sous forme de photo.
Les « pure players » considèrent-t-ils cette tendance comme une concurrence ?
« Négatif », indique Renaud Raharijaona, rédacteur en chef d’Orange actus, connus pour ses dépêches informatives. « La presse numérique complète les médias traditionnels. C’est un cheminement normal pour ces derniers que de s’approprier ce canal. Nos statistiques montrent que les personnes qui composent notre public sont les mêmes qui lisent les journaux », explique-t-il. Iloniaina Rakotondravony de 2424.mg pour sa part, indique qu’il y a toujours une forme de concurrence entre les médias. Dans ce sens, il admet que si un pure player a vocation à être concis dans ses publications, 2424.mg s’oblige à donner plus détails dans ses informations. « Nous avons pris l’habitude de toujours contextualiser nos sujets, d’aller plus loin que la dépêche », ajoute-il.Â
Quoi qu’il en soit, Renaud Raharijaona se réjouit de l’engouement des boites de presse pour le numérique. « Je pense que plus il y a de média en ligne mieux c’est car les gens sont trop dans le divertissement à mon avis », conclut-t-il.
Tolotra Andrianalizah