Le forum de la troisième édition du Women in Business ouvre ses portes ce jour au Carlton. L’occasion de s’intéresser aux freins qui peuvent entraver la marche en avant d’une femme entrepreneur qui ne représente 20% du patronat malgache.
L’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille à Madagascar. Si les opportunités sont nombreuses, l’environnement des affaires y est souvent décrit comme difficile à cerner où il faut s’accrocher et avoir les nerfs solides. La crise liée à la COVID-19 n’a pas arrangé les choses, sans oublier la guerre en Ukraine. Aucun secteur n’a été épargné. C’est dans ce contexte que se tient actuellement le forum de la troisième édition du Women in Business. Une occasion de s’intéresser aux difficultés spécifiques que peuvent traverser une femme entrepreneur.
Discrimination. Deux participantes au forum affirment que les femmes sont visées par une certaine forme de discrimination à bien des égards. Hasimboahangy Andrianainarivelo, directeur général d’Ahbrok, pour sa part ne parle pas de discrimination à proprement dit. « Je pense que les femmes doivent prouver beaucoup plus que les hommes en quelque sorte, indique-t-elle. Nous sommes dans une société patriarcale ». D’un autre côté, elle déclare que la vie de famille entre souvent dans la balance pour une femme entrepreneur.
Réseautage
Autre difficulté soulevée par certaines participantes, la discrétion des femmes. « Nous sommes d’ordinaire discrète. Ce n’est pas bien pour les affaires. Le thème de cette troisième édition « let’s be audacious » est bien trouvé », lance une entrepreneure. Sinon le réseautage reste l’une des principales faiblesses de l’entrepreneuriat au féminin. « Les hommes sont plus nombreux que les femmes. Ils ont beaucoup plus d’occasion de se rencontrer. Mais je pense que c’est un avantage pour nous d’avoir un groupement qui nous est dédié », souligne Hasimboahangy Andrianainarivelo. Une participante qui vient de Mahajanga a justement fait le déplacement à Antananarivo pour profiter de cette opportunité. Fanja Razakaboana, présidente du Groupement des femmes entrepreneurs de Madagascar (GFEM), ne cesse d’ailleurs d’inviter les femmes à intégrer le groupement.
Tolotra Andrianalizah