Toute une économie orbite autour des scooteurs dans le pays. C’est aussi une opportunité d’emploi pour les jeunes passionnés de mécanique.
Le scooteur est un moyen de transport plébiscité à bien des égards en ville. Moins cher qu’une moto conventionnelle, peu gourmand en carburant, facile à acheter (un acte vente ou une facture suffit) et ne requérant pas de permis de conduire (pour les moins de 50 cc) jusqu’à il y a quelques semaines, le scooteur a envahi les villes de Madagascar, notamment la capitale. S’il est difficile de donner des statistiques exactes à cause de l’absence d’immatriculation, on peut dire que le nombre de ces deux-roues typiquement citadins ont explosé au cours de la dernière décennie. Toute une économie s’est mise progressivement en place autour du scooteur entre la vente proprement dite, la vente des pièces détachées et la réparation. En l’espace de quelques années, le nombre des garages spécialisés a également augmenté de manière significative. Selon la taille, il peut s’agir d’un réparateur qui se met à son compte ou d’un garage avec plusieurs mécaniciens. Ils se disséminent sur presque tous les grands axes d’Antananarivo. « Il y a pas moins de huit réparateurs de scooteurs entre Anosy et Tanjombato », indique un propriétaire de scooteur qui habite de ce côté de la ville. « Mon mécano, par contre, est à Andoharanofotsy », poursuit-t-il.
Passion
Mais qui sont justement ces mécaniciens ? La plupart n’ont pas suivi de formation spécifique pour scooteur. «Et d’ailleurs, est-ce que ça existe ?, lance un réparateur dans un garage sur le boulevard de l’Europe. « Moi j’ai appris à réparer un scooter ici, sur le tas ». Ils sont quatre à accueillir les clients directement sur le trottoir qui fait office d’atelier. Le propriétaire des lieux a un magasin de pièces détachées qui donne sur les postes de travail de fortune. C’est lui qui emploie les quatre réparateurs. Il a investi dans un outillage complet avec tout un assortiment de clés, dont une visseuse électrique. Il fait également office de mentor pour les jeunes qui travaillent pour lui. « Quand on a un problème sur une moto, on appelle le boss. Il trouve toujours des solutions », poursuit notre interlocuteur. Naviguant de scooteur en scooteur, le patron n’hésite pas à mettre la main à la pâte toujours avec une pointe de pédagogie pour ses employés.
Pour ce qui est du salaire, l’un d’eux affirme que ce qu’il gagne lui permet de vivre. « Nous sommes payés soit toutes les semaines soit tous les mois. Les clients nous donnent aussi des « régimes » (pourboire) pour exprimer leur satisfaction », indique-t-il sans mentionner le montant de son salaire. Ce dernier caresse le rêve de se mettre un jour à son compte. « Mais j’ai encore beaucoup à apprendre. On ne peut pas ouvrir un garage en sachant un ou deux trucs. Chaque moto est un nouveau cas. C’est très stimulant », ajoute-t-il. La passion pour la mécanique, c’est d’ailleurs ce qui anime ces mécaniciens en plus de la nécessite de gagner de l’argent.
Tolotra Andrianalizah