C’est la grisaille sur l’avenue de l’Indépendance ce lundi 27 juin. Une météo typique d’une matinée d’hiver mais au-delà du temps qu’il fait, la tension autour de la prochaine hausse des prix des carburant est palpable.
Personne ne sait de quoi le lendemain des fêtes sera fait. En sursis depuis l’annonce d’une hausse inévitable des prix à la pompe, les ménages malgaches ont vécu des festivités tout en retenue. Une retenue qu’impose l’incertitude qui plane actuellement sur le pays. Si le gouvernement a tenté de retarder au maximum l’échéance en ce qui concerne les carburants, les Malgaches s’attendent au pire. Les transporteurs de la capitale ont d’ailleurs montré un aperçu en évoquant des tickets à 1 000 ariary, une hausse qui d’après eux prendrait déjà en compte la hausse future des carburants.
Onde de choc
Pas besoin d’avoir fait des années sur les bancs du département économie pour craindre l’effet domino qu’une hausse des prix à la pompe pourrait entrainer. Le projet de loi de finances rectificative prévoit une inflation moyenne de 8% durant 2022, 9.2% vers la fin de l’année. On connait les Malgaches durs à cuire, mais à quel point ? Après avoir été obligés de s’adapter à une hausse marquée des prix des produits de premières nécessités depuis fin 2021, c’est avec les pieds flageolants que les ménages attendent cette nouvelle onde de choc inflationniste. Â
La situation est dans toutes les têtes et l’était encore même durant la célébration de la fête nationale. « La fête, c’est surtout pour les gamins, indique un père de famille qui s’est déplacé à la kermesse des forces armées à Betongolo avec sa famille. Ce serait injuste de ne pas les laisser profiter un peu de ce moment ». « Profiter du moment ». Une phrase qui était sur presque toutes les lèvres ce weekend.
Tolotra Andrianalizah