La gueule de bois d’un lendemain de jour de fête se précise pour les Malgaches. L’Union des coopératives de transport à Antananarivo confirme sa volonté de porter les frais à 1000 ariary. Les transporteurs attendent les propositions d’un gouvernement accablé par les arriérés. Â
Du Maroc à l’Afrique du Sud en passant par le Kenya, le Nigeria ou encore le Mali, les prix à la pompe ont suivi la hausse du cours du baril, portée par la crise ukrainienne. Depuis le début de la reprise de l’économie mondiale après la crise sanitaire, le cours du brut a augmenté à un rythme constant en 2021. Le prix du baril s’est emballé début 2022 avec l’invasion s’affichant au-dessus des 100 dollars (Brent) depuis février, 117 dollars le 27 juin. Les consommateurs malgaches ont toujours été épargnés mais la période de grâce va bientôt prendre fin. En maintenant les prix à la pompe, le gouvernement a contracté des arriérés auprès des compagnies pétrolières. Le gouvernement a toujours été peu bavard sur ces arriérés qui seraient estimés à 2 000 milliards d’ariary.
Mesures d’accompagnement
La situation est arrivée à un point où le régime ne peut plus garder cette approche devant la pression des compagnies qui brandissent le risque d’une rupture d’approvisionnement mais aussi celle des bailleurs de fonds avec en tête le FMI. Ces derniers ont toujours affiché leur opposition à toute subvention notamment dans le domaine de l’énergie. La Jirama en est un exemple flagrant dans la mesure où la compagnie devrait encore engloutir 500 milliards d’ariary cette année selon le Projet de loi de finances rectificative soit 120 milliards d’ariary de plus par rapport à la Loi de finances 2022. Mais au-delà de cette subvention, la Jirama accuse également des arriérés qui s’élèvent à 1 000 milliards d’ariary. Â
Anticipant la hausse des prix à la pompe, l’Union des coopératives de transport urbain (UCTU) confirme leur volonté de faire passer le tarif de 500 à 1 000 ariary. Le président de l’UCTU Lova Randrianatoandro précise devant la presse que cette hausse sera effective dès que les prix à la pompe augmenteront. Selon les transporteurs, la révision des prix est inéluctable compte tenu de la hausse des charges qui leur incombent avec entre autres le prix des pièces détachées. Lova Randrianatoandro laisse toutefois échapper que l’ampleur de la hausse dépendra des discussions avec le gouvernement qui n’ont pas encore lieu pour le moment. Une manière de dire que la balle est dans le camp des dirigeants qui devront trouver des mesures d’accompagnement.
Tolotra Andrianalizah