Madagascar a célébré ce weekend la journée internationale des coopératives. Une occasion de s’intéresser à quelques initiatives qui ont été couronnées de succès.
La journée internationale des coopératives a été célébrées les 1 et 2 juillet à Antananarivo. Outre les stands érigés dans le jardin d’Antaninarenina, une série de conférences a eu lieu à l’Hôtel Colbert pour montrer le dynamisme de ce dispositif dans l’optique du développement rural tant recherché dans le pays. A cet effet, plusieurs projets appuient les organisations paysannes pour se professionnaliser et se tourner davantage vers l’économie de marché à l’image de la Cooperative Business School de la GIZ qui offre des formations aux différentes coopératives.
Dans son volet agricole, le projet Casef (Croissance Agricole et de Sécurisation Foncière) mise également beaucoup sur les coopératives. « L’approche par coopérative est une stratégie pour atteindre un maximum de bénéficiaires, indique l’expert en agribusiness du projet Casef dans l’Analanjirofo Andrianantenaina Rafanomezantsoa. Les appuis apportés aux coopératives diffèrent d’une organisation à une autre. Cela peut être des formations ou l’octroi de matériel mais en général, l'objectif est de développer la production pour accroître le revenu des agriculteurs à travers un meilleur accès des produits sur le marché ».
C’est grâce à l’appui du projet que la coopérative Fanamby dans le Vakinankaratra a pu entre autres s’équiper pour produire du tourteau de soja. La coopérative ne produit plus seulement du soja mais a apporté une valeur ajoutée à son activité avec la production de tourteau. « La coopérative est un groupe de personnes dont le but est la maximisation du profit », lance Jean Olivier Rakotomandimby président de Fanamby, une manière d’aborder l’agriculture différente de la subsistance qui prévaut encore beaucoup dans le pays. Il a été prouvé durant la conférence que les entreprises de transformation gagnent également à travailler avec des coopératives à l’image de la fromagerie Ny Antsika. En s’approvisionnement auprès de coopératives, l’entreprise a augmenté sa capacité de collecte à 3 000 litres de lait par jour ce qui d’après le gérant Roberto Randriambolona n’a pas été possible en approchant les producteurs séparément.
Projet de loi
La célébration de la journée internationale des coopératives est également une occasion pour les parties prenantes de faire un plaidoyer pour l’adoption d’une nouvelle loi régissant les coopératives à Madagascar. Un projet de loi allant dans ce sens est d’ailleurs actuellement au niveau du conseil du gouvernement. D’après une source proche du dossier, l’idée est de suivre les mouvements coopératifs internationaux. « La loi actuelle définit la coopérative comme un simple groupement de personnes, n’insistant pas sur le côté entreprise de l’organisation détenue collectivement et contrôlée démocratiquement », précise notre interlocuteur. En résumé, le but est de considérer les coopératives comme des entreprises, indique l’expert en agribusiness du projet Casef dans le Vakinankaratra Fenotanjona Raheriarivony qui insiste d’ailleurs sur la professionnalisation des bénéficiaires.
Tolotra Andrianalizah