Les grandes enseignes du tourisme s’adaptent mal au tourisme local. Voilà finalement l’un des enseignements du salon du tourisme local.
« Même avec des baisses allant jusqu’à 60%, nous n’arrivons pas à aligner les réservations, indique la responsable du stand d’un grand groupe hôtelier au salon du tourisme local. Il y a beaucoup de curieux qui s’informent sur les offres, qui laissent leurs contacts mais très peu réservent au final ». L’entreprise a des hôtels dans plusieurs sites touristiques sur l’île, normalement très prisés par les touristes étrangers. « Nous proposons actuellement un pack complet au tarif d’une chambre en temps normal », poursuit-elle. Le pouvoir d’achat reste finalement un frein au tourisme local malgré les efforts consentis par les opérateurs. « Une dame m’avait demandé si j’avais des chambres à 50 000 ariary. C’est tout simplement impossible pour nous », indique la responsable d’un prestigieux hôtel à Nosy-Be. « Tout est cher à Nosy-Be. Les gens ne comprennent pas cela », déplore-t-elle.
Finalement, le seul espoir pour les grandes enseignes reste le retour des touristes étrangers. Notre interlocutrice indique qu’avec la reprise des vols, son établissement affiche actuellement un taux de remplissage de 20%. « Les mesures sanitaires encore exigées à Madagascar font reculer les touristes », indique-t-elle. Il est à noter que la Grande île figure parmi les pays à encore imposer le test à l’arrivée même sur présentation de schéma vaccinal complet.
Staycation
Quoi qu’il en soit, le salon du tourisme local fait surtout la part belle aux voyages organisés. « On note un certain dynamisme dans ce créneau », lance un organisateur de voyage qui propose justement un séjour de 7 jours à Nosy-Be pour 600 000 ariary. Effectivement, deux stands en face du sien proposent la même destination avec à peu près le même tarif. « Nous ne sommes pas à notre premier salon du tourisme locale. Nous remarquons que d’autres acteurs se sont lancés. Nous essayons de nous démarquer par notre professionnalisme », explique-t-il.
Autre gagnante de la situation, la staycation. La santé affichée par les établissements autour d’Antananarivo contraste avec le marasme du secteur. « Nous affichons pratiquement toujours complet les weekends », lance le propriétaire d’un hôtel dans la banlieue d’Antananarivo. « Pour les vacances scolaires, nous espérons avoir du monde. Il y a certes le pouvoir d’achat mais il y a aussi le mauvais état des routes. Les gens préfèrent passer quelques temps en périphérie de la ville que de stresser sur les trajets », ajoute-t-il.
Tolotra Andrianalizah