Le comité national de l’agriculture familiale mène un plaidoyer pour le renforcement de ce mode d’organisation à Madagascar.
« Les Nations Unies définissent l’agriculture familiale comme un mode d’organisation de la production agricole gérée et conduite par une famille et qui repose principalement sur le travail familial. C’est le cas de 80% des Malgaches », lance Andriamparany Ranoasy coordonnateur technique du comité national de l’agriculture familiale (CNAF) Madagascar. Pour le comité qui regroupe plus de deux millions de familles exploitants agricoles dans toute l’île, l’agriculture familiale est le garant de l’autosuffisance alimentaire durable pour le pays. Le CNAF milite pour le renforcement de ce mode d’organisation à travers le soutien aux producteurs dont une grande partie est vulnérable.
« L’idée est de faire en sorte que les ménages les plus vulnérables puissent subsister et que les plus prospères améliorent leur activité pour approvisionner le marché », indique notre interlocuteur. Dans ce sens, le CNAF se dit contre l’initiative du gouvernement de mettre à disposition 5 000 hectares par région pour les investisseurs nationaux ou étrangers. « Certes, il serait possible de couvrir les besoins alimentaires du pays mais cela ne résoudrait pas la difficulté des paysans qui ne seraient alors que de simples employés », poursuit-il. A la place, le CNAF prône la dotation de terre aux paysans, ainsi que d’un appui technique et financier à ces derniers, un moyen qui d’après Andriamparany Ranoasy permettrait de lutter contre l’exode qui entraine tant de maux dans les grandes villes du pays.
Conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire
Il souligne que cela doit être assorti d’un plan d’aménagement local pour définir les zones exploitables mais également d’une politique de migration interne. Soulignant l’importance de la facilitation de l’obtention de titres et de certificats fonciers, le comité réitère qu’il est plus pertinent et plus important d’octroyer de nouvelles terres aux les ménages. Un point de vue qui est d’ailleurs partagé par le Collectif Tany qui indique dans un communiqué espérer que les concertations en vue de la réalisation de la distribution de terres pour les paysans évoquée durant le colloque nationale sur le foncier commencent de manière effective.
Quoi qu’il en soit, le CNAF salue la valorisation des producteurs malgaches par l’organisation de la conférence nationale pour l’autosuffisance alimentaire de Madagascar qui s’est tenue quelques semaines plus tôt. Il profite de l’occasion pour rappeler au gouvernement les engagements de Malabo de consacrer 10% du budget national au développement du secteur agricole. Andriamparany Ranoasy indique qu’il est de la responsabilité de l’Etat de mettre en place les infrastructures pour permettre aux paysans de produire à travers notamment la construction de barrages et de canaux de distribution d'eau.
Tolotra Andrianalizah