Le mobile du massacre d’Ankazobe serait la vengeance dans le cadre d’un litige foncier. Voilà les premières conclusions de l’enquête menée par la CNIDH sur place.
Avec l’intention de tuer. Les bandits qui ont perpétré le massacre vendredi dernier à Ankazobe étaient venus pour tuer. C’est ce qu’a déclaré le président de la Commission nationale indépendante des Droits de l’homme (CNIDH) Seth Andriamarohasina à la presse ce jour. « D’après les informations que nous avons reçues sur place, il s’agirait d’une vengeance liée à un litige foncier. Les bandits étaient venus dans le hameau d’Ambohitriniandriana dans un but précis. Ils n’ont rien pris », lance-t-il. Le président de la CNIDH fait savoir que des menaces étaient proférées bien avant le jour fatidique avant de résumer le calvaire des victimes. Trente-deux au total dont quinze enfants. « Ayant eu vent de l’attaque, les six familles se sont réfugiées dans deux maisons du hameau qui avaient un toit en tôle. Les bandits y ont mis le feu avant de canarder les malheureux qui sortaient », raconte-t-il avant de condamner fermement l’acte au nom de la CNIDH.
Sécurisation foncière
Dans ce genre de situation, Seth Andriamarohasina explique que le devoir des autorités dans un premier est de rassurer la population pour qu’elle puisse reprendre une vie normale. « Pour cela, il faut appréhender rapidement les responsables du massacre. Le hameau est actuellement une ville fantôme. Les gens ont peur », explique-t-il en soulignant que les forces de l’ordre sont massivement présentes dans la zone à cet effet. Seth Andriamarohasina de poursuivre que le rôle de la CNIDH est de formuler des propositions pour éviter que ce genre d’évènement se reproduise. Le premier point souligné par la commission est la nécessité de multiplier la présence des forces de l’ordre dans ces zones reculées du pays. « Le fokontany Anosikely se situe dans l’est d’Ankazobe à la frontière avec le district d’Anjozorobe. Il s’agit d’une zone montagneuse où la caserne de la gendarmerie la plus proche se trouve à neuf heures de marche », explique Seth Andriamarohasina. Ensuite, la commission estime que la sécurisation foncière à travers les certificats fonciers peut être une piste pour éviter les litiges. Enfin, la CNIDH n’a pas oublié l’appareil judiciaire et la nécessité d’accélérer les procédures et de lutter contre la corruption.
Tolotra Andrianalizah