A l’occasion de la signature d’une convention de partenariat avec le Bureau des normes pour la mise en œuvre des normes ISO 37001 et ISO 27001, le directeur général du Samifin a parlé des affaires de trafic d’or qui continuent de faire couler beaucoup d’encre.
L’affaire des 73 kg d’or saisis en Afrique du Sud et celle des 49 kg saisis aux Comores tous en provenance de Madagascar ont été évoquées dans un numéro du programme de France24 Reporters le doc diffusé en juillet. Intitulé « Du Sahel à Dubaï : les routes de l’or sale », le reportage lève un pan du voile qui couvre le commerce illégal d’or sur le continent où le cas Malgache serait finalement un cas parmi tant d’autres. Il a notamment été dit que les organisations terroristes utilisent le commerce d’or pour financer leurs opérations. Interrogé sur un éventuel lien entre ces affaires de trafic et le financement du terrorisme, le directeur général du Samifin (Service de renseignement financier) Mamitiana Rajaonarison déclare que pour l’heure, il n’y a pas d’indice qui permet d’affirmer cela en soulignant qu’il ne peut rien dire sur des enquêtes en cours. Il indique toutefois que le Samifin s’est déjà penché sur une suspicion de financement de prolifération d’armes de destruction massive en 2017. « Une entreprise étrangère avec une importante flotte de véhicules s’est faite réassurée à Madagascar pour 10 000 euros. L’entreprise a ensuite déclaré un sinistre et a gagné 300 000 euros. Le Samifin a ouvert une enquête sur un probable financement de prolifération d’armes de destruction massive. Mais pour les trafics d’or, le lien avec le financement du terrorisme n’est pas encore établi », indique Mamitiana Rajaonarison.
Certifications
Le Samifin et le Bureau des normes de Madagascar (BNM) ont signé une convention de partenariat dans le cadre de la mise en Å“uvre de la norme ISO 37001 pour un management anti-corruption et de la norme ISO 27001 pour le management de la sécurité de l’information. D’après les explications du directeur général du BNM Séraphin Razafimahafaly, le Bureau des normes jouera le rôle d’assistant technique pour accompagner le Samifin tout au long de la démarche à travers entre autres la formation des collaborateurs. Mamitiana Rajaonarison déclare que cette démarche entre dans la nouvelle stratégie du Samifin pour gagner en efficacité. Le service vise notamment une intégration dans le groupe Egmont, un forum d’échange opérationnel pour les cellules de renseignement financier où l’un des objectifs est l’échange d’informations.  « Il est important que le Samifin soit fiable dans la sécurisation des données qui lui sont partagées. Ces certifications faciliteront l’entrée du Samifin dans le groupe », souligne Mamitiana Rajaonarison qui annonce dans la foulée une signature de convention avec Interpol toujours dans cette optique d’efficacité. Séraphin Razafimahafaly indique que les certifications devraient être acquises d’ici fin 2023. Â
Tolotra Andrianalizah