La Jirama a tenu une conférence de presse ce jour pour expliquer l’application de la tarification Optima business annoncée cette semaine en conseil des ministres. Malgré le dispositif, la société vend toujours l’électricité à perte et aura encore besoin de subventions de l’Etat.
Les entreprises ont désormais droit à leur tarification Optima au même titre que les clients résidentiels quelques mois auparavant. La Jirama a apporté des explications sur la nouvelle grille tarifaire de l’Optima business. « Il ne s’agit pas d’une hausse des tarifs mais d’une optimisation », tente de rassurer le directeur général de la Jirama Rivo Radanielina mais concrètement, des hausses, parfois considérables, sont observées dans la nouvelle grille tarifaire. Prenons le cas des « longues utilisations industrielles » de la zone 1 (hydroélectrique) où le prix de l’énergie de 245 ariary/kWh est passé à 1 062 ariary aux heures de pointes, à 431 ariary le jour et à 333 la nuit. La prime fixe est toutefois passée de 51 004 à 40 943 ariary mais la redevance a augmenté de 208 892 à 242 316 ariary.
L’une des grandes nouveautés de l’Optima business est le groupage des quatre zones tarifaires (1, 1’, 2 et 3) en deux (1 et 2). Cela a pour avantage de réduire le tarif pour les clients en zone 3 (les localités alimentées par des centres thermiques au gasoil comme la Sava). D’après les explications de Rivo Radanielina, cela devrait dynamiser l’économie dans ces zones. Cela entre également dans la péréquation progressive que la Jirama veut mettre en place dans l’île, c’est-à -dire de parvenir à des prix similaires dans toute l’île.
L’Optima business épargne toutefois les petites et moyennes entreprises. Ces entreprises dont la puissance souscrite ne dépasse pas les 3,3 kWh sont comprises dans le type « social business ». Si pour les PME en zone 1, le tarif ne change pas, ce ne sera pas le cas pour celles en zone 1’, 2 qui s’aligne au tarif de la zone 3, donc plus cher. La nouvelle grille tarifaire est disponible sur le site internet de la société.
Plan de redressement
Pour atténuer l’impact des hausses liées à l’Optima business, la Jirama prévoit l’échelonnement des hausses en trois temps. L’intégralité de la nouvelle tarification ne sera appliquée qu’en janvier 2023. Entre temps, la société entend accompagner les entreprises dans cette transition à travers notamment des guichets de renseignements dédiés dans les agences mais également la mise en place de gestionnaires de compte pour les grandes entreprises. Les clients peuvent également effectuer des simulations en ligne pour avoir une idée de l’évolution de leur facture. Rivo Radanielina indique l’Optima business est le résultat de plusieurs mois de concertation avec les différents groupements du secteur privé. Il souligne que les pourparlers vont se poursuivre pour les entreprises dans l’industrie textile, la cimenterie, la sidérurgie et la transformation de produits chimiques.
Malgré les hausses observées dans les tarifications Optima et Optima business, Rivo Radanielina déclare que les prix sont encore en-deçà du cout d’exploitation qui est de 1 300 ariary. « La Jirama ne peut pas encore se passer des subventions même avec Optima », lance-t-il. Pour parvenir à l’équilibre opérationnel en 2025 selon le plan de redressement, la Jirama va se concentrer désormais sur la réduction des couts. Cela passera par l’hybridation de la production et l’utilisation des énergies renouvelables. En d’autres termes, plus aucune hausse n’est prévue d’ici là . La dernière hausse des tarifs pour les entreprises date de 2018. Les entreprises représentent environ 40% de la clientèle de la Jirama.
Tolotra Andrianalizah