10ème session du dialogue politique avec l’Union européenne, la 4ème du régime Rajoelina. A un an de la fin du mandat, la prochaine élection présidentielle s’impose dans les discussions.
De quoi 2023 sera fait ? L’échéance présidentielle constitue souvent un moment délicat dans les jeunes démocraties comme Madagascar. La question n’a pas manqué d’être soulevée lors du face-à -face entre le gouvernement et la délégation de l’Union européenne à Iavoloha d’autant plus qu’une mission de suivi électorale de Bruxelles au mois de mai regrettait que les recommandations faites par la mission d’observation électorale en 2018 n’aient pas été observées. Les deux parties s’accordent cependant à dire qu’il est nécessaire de faire en sorte que l’échéance présidentielle de 2023 se passe au mieux. « Consolider la démocratie », avance le premier ministre Christian Ntsay qui rappelle qu’en 2019, le changement à la tête du pays s’est fait de manière « très » démocratique. Une première dans l’histoire de l’île selon le locataire de Mahazoarivo. « C’est à travers la démocratie consolidée que l’on peut dire que l’Etat de droit existe à Madagascar », déclare-t-il.
Stabilité
Consolider en quelque sorte les acquis démocratiques de 2019. La tâche s’annonce ardue avec une opposition qui fait pression pour des retouches du cadre juridique électoral à travers une concertation nationale. Une pression jusqu’ici cristallisée par le meeting avorté du 23 juillet dernier, soldé d’ailleurs par l’interpellation du SG du parti Tiako i Madagasikara Rina Randriamasinoro. Dans son allocution, le président de la République Andry Rajoelina se veut rassurant. « Ce qui nous importe aujourd’hui c’est de veiller à la stabilité du pays à la reprise économique. Madagascar n’est pas un pays en crise, lance-t-il, mais Madagascar a besoin de stabilité pour avancer sereinement. C’est uniquement en privilégiant un climat social apaisé et solidaire que nous pourrons libérer le plein potentiel de Madagascar ».  Â
Le dialogue politique est surtout une occasion de faire le point sur la coopération entre Madagascar et l’Union européenne. L’ambassadeur Giovanni Di Girolamo se réjouit d’une relation de travail « très proche » avec Madagascar en indiquant que la coopération est plus que jamais importante dans le contexte actuel marqué par les conséquences de la guerre en Ukraine. Glissant que les négociations sur l’accord de pêche sont toujours en cours, il souligne la volonté de l’Union européenne d’être aux côtés de Madagascar. Pour sa part, Andry Rajoelina note une accélération de la coopération entre les deux parties, mettant particulièrement en avant le lancement en juin des travaux de réhabilitation de la RN13, entre Ambovombe et Taolagnaro. D’après lui, le démarrage du chantier marque l’engagement de l’Union européenne.
Tolotra Andrianalizah