Giovanni Di Girolamo s’est présenté aux journalistes pour la dernière fois en tant qu’ambassadeur de l’Union européenne durant une conférence de presse où il a dressé le bilan de sa mission à Madagascar.
« Je tire un bilan plutôt positif de ces quatre années mais les défis sont grands », lance l’ambassadeur de l’Union européenne Giovanni Di Girolamo sur sa mission à Madagascar qui prend fin. Il salue notamment un échange fructueux avec le gouvernement qui a permis de mieux se comprendre malgré des points de divergence. Il souligne notamment la tenue des quatre sessions de dialogues politiques qui ont vu la participation à chaque fois du président de la République. L’ambassadeur n’a pas manqué de mentionner les principales réalisations dont la Rocade mais notamment le lancement des travaux sur la RN6 et la RN13 grâce à la réactivation d’une série de projets de la Banque européenne d’investissement. Il évoque également une pleine mobilisation du Fonds européenne du développement (FED) et la préparation au nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale (NDICI) doté d’une enveloppe de 79.5 milliards d’euros, destinée à soutenir l’action extérieure de l’Union sur la période 2021-2027.
Le mandat de Giovanni Di Girolamo à Madagascar a été marqué par plusieurs crises successives entre la COVID-19, les catastrophes naturelles et la guerre en Ukraine. Il indique que la coopération a fourni des efforts pour mitiger l’impact de ces chocs externes sur les ménages malgaches. Il souligne notamment la mobilisation de l’Union européenne et des pays membres dans la réponse aux urgences liées au passage des cyclones dans le pays mais aussi le soutien à l’initiative Covax pour l’octroi de vaccin contre la COVID-19.
Environnement des affaires
« L’engagement de l’Union européenne n’est pas lié à une personne, déclare-t-il sur son départ. C’est un engagement qui dure depuis 60 ans et continuera selon les exigences mais certains grands défis du pays restent ». L’ambassadeur souligne notamment les infrastructures mais surtout l’environnement des affaires avec une Grande île qui peine à attirer les investissements privés. « L’environnement des affaires compliqué et difficile est un chantier très vaste. Les aides internationales ne peuvent pas développer un pays. Il faut la mobilisation du secteur privé national et international », avance-t-il. Il appelle la partie malgache à modifier sa perception de l’investisseur qui est vu uniquement « comme une personne qui vient pour s’enrichir ». Sur sa lancée, il indique que Madagascar est en concurrence avec d’autres pays de la région comme l’île Maurice ou les Seychelles. Le pays a des atouts à faire valoir selon lui mais les barrières bureaucratiques et les problèmes de gouvernance freinent les investisseurs. « C’est dommage que le pays ne profite pas de son potentiel », poursuit-il en expliquant que les impacts vont au-delà de l’aspect financier, soulignant notamment la création d’emplois.
« J’aurais aimé pouvoir arriver à la conclusion des négociations », indique-t-il par ailleurs à propos du renouvellement des accords de pêche qui, selon lui, a failli se faire en 2020. Diplomate, il explique que les positions des deux parties sont encore trop distantes pour parvenir à un accord dans l’immédiat. Des requêtes malgaches un peu plus élevées n’ont pas permis la signature. « La flexibilité des négociateurs pourra peut-être faire des miracles dans les prochains mois », glisse-t-il dubitatif.
Giovanni Di Girolamo sera remplacé par Isabelle Delattre qui foulera le sol malgache le 1er septembre. Le chef de la section politique Sergiusz Wolski sera le chargé d’affaires entre temps.
Tolotra Andrianalizah