Seules trois des vingt-sept recommandations de la mission d’observation électorale déployée par l’Union européenne ont été mises en œuvre. A un peu plus d’un an de la présidentielle, les auteurs du rapport estiment que Madagascar a suffisamment le temps de rectifier le tir.
Alors que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) se prépare activement pour les opérations de refonte totale de la liste électorale qui devraient être lancées en octobre de cette année, le rapport final de la mission de suivi électoral de l’Union européenne est dévoilé. Un des éléments importants soulignés dans l’amélioration effective du processus électoral est justement le succès de la refonte du fichier électoral. Le rapport souligne d’ailleurs que le lancement des opérations cette année présente une réelle opportunité d’améliorer la liste qui a cristallisé les critiques lors des dernières échéances.
Les auteurs du rapport regrettent néanmoins qu’aucune réforme du cadre juridique n’a eu lieu jusqu’ici. « Le cadre juridique comporte des imprécisions et des lacunes importantes qu’il conviendrait d’améliorer », peut-on lire. Cela donnera de l’eau au moulin de l’opposition qui compte sur la tenue d’une concertation national allant dans ce sens. L’idée est d’aplanir les différends autour du processus électoral. Une approche que ne cautionnent pas les tenants du pouvoir.
Volonté Â
Concernant la CENI, le rapport pointe du doigt la « nomination » d’Andrianarisedo Retaf Arsène Dama à sa tête du fait de « sa proximité apparente avec le gouvernement, étant l’époux de la ministre du travail, de l'emploi, de la fonction publique et des lois sociale ». Pour rappel, Andrianarisedo Retaf Arsène Dama fait partie du quota du président de la République. Le premier vice-président de la CENI Andoniaina Andriamalazaray de préciser qu’il ne s’agit pas d’une nomination mais d’une élection. « Le président est élu à la majorité des neuf membres », indique-t-il. Â
Quoi qu’il en soit le rapport final de la mission de suivi électoral indique que le temps restant avant les prochaines échéances, la présidentielle entre autres, est suffisamment important pour « mettre en place des réformes renforçant la transparence, l’inclusivité et la crédibilité du processus électoral ». « Tout est possible. Il ne s’agit que d’une question de volonté », lance Andoniaina Andriamalazaray qui ajoute que la commission est ouverte à toute discussion.
Tolotra Andrianalizah