Si la gestion des fonds utilisés durant la pandémie a été ouvertement critiquée par la société civile malgache, le représentant résident du Fonds monétaire international Mokhtar Benlamine attire l’attention sur l’opportunité d’améliorer la gouvernance.
La publication de rapports sur la gestion des fonds utilisés durant la pandémie a été réclamée par les bailleurs de fonds dont le Fonds monétaire international (FMI). Cela a été faite par la Cour des comptes en février dernier et a mis au jour des pratiques peu orthodoxes dans la gestion de ces fonds par l’exécutif. Si le représentant résident du FMI Mokhtar Benlamine admet des « dysfonctionnements », il souligne une opportunité pour le pays de « faire le nécessaire pour améliorer et prévenir ». Dans ce sens, il annonce un plan de redressement pour répondre aux recommandations qui ont été émises.
A l’issue de la discussion du Conseil d’administration dans le cadre de la deuxième revue de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour Madagascar, la directrice générale adjointe et présidente par intérim du FMI Antoinette Sayeh a indiqué que la Cour des comptes produira « un rapport de suivi sur la mise en œuvre de ses recommandations dans ses rapports d'audit sur la réponse à la pandémie de COVID-19 ». Elle a par ailleurs exhorté les autorités malgaches à poursuivre leurs efforts pour améliorer la transparence budgétaire et renforcer la responsabilité. « Afin de renforcer les contrôles a posteriori des finances publiques, la Cour des comptes bénéficie d'un accès complet en tant que contrôleur aux systèmes d'information du ministère des Finances », a poursuivi Antoinette Sayeh. Mokhtar Benlamine parle d’un accès en temps réel à ces systèmes d’information. Par ailleurs, il souligne la nécessité de faire en sorte que la Cour des comptes bénéficie d’une certaine autonomie financière.
31.9 millions de dollars
Le représentant résident du FMI s’est exprimé dans le cadre d’un déjeuner de presse organisé par le ministère de l’Economie et des finances où il a été question de la deuxième revue de la FEC qui a vu le décaissement immédiat de 31.9 millions de dollars. Qualifiant toutefois la revue de mitigée, il pointe du doigt le retard dans la mise en œuvre de réformes structurelles. Pour cette année 2022, les impacts de la situation en Ukraine se feront sentir à Madagascar selon les prévisions du FMI qui avance un taux de croissance de 4.2% et une inflation moyenne annuelle de 9.8%.
Tolotra Andrianalizah