Passif, dette. Combien l’Etat doit-il aux compagnies de distribution de carburant ? La ministre de l’Economie et des finances apporte des précisions.
Alors que le prix du baril sur le marché international est revenu à son niveau d’avant la crise en Ukraine, les prix à la pompe à Madagascar ne suivent pas encore cette tendance. La raison est que le mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe n’est pas encore en place dans le pays bien que les prix aient connu une hausse en juillet dernier en réponse à la flambée du baril. Malgré cette hausse, le gouvernement avait indiqué que ces tarifs ne reflétaient pas encore la vérité des prix. Résultat, le passif de l’Etat envers les pétroliers a continué à se creuser.
La ministre de l’Economie et des finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison explique que ce passif est alimenté par les écarts entre le prix de référence des carburants et les prix à la pompe. Pour l’heure, elle indique qu’il est impossible de dire exactement le montant total de ce passif. « On parle des passifs depuis 2021. Le mode de calcul est différent entre les compagnies de distribution et l’Office malgache des hydrocarbures (OMH). La grande différence c’est que les pétroliers ont indexé le passif à l’inflation et ont fait leur calcul en devise avant de convertir en ariary. L’OMH par contre adopte une marge fixe et le calcul se fait en ariary constant depuis juin 2019 », explique-t-elle. La ministre de préciser que le mode de calcul de l’Etat reste conforme à ce qui a été adopté lors des négociations menées par le président de la République avec les compagnies en juin 2019. Les réunions se multiplient avec les compagnies de distribution pour accorder les visions selon elle.
800 milliards d’ariary
Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison profite d’une rencontre avec la presse pour expliquer la différence entre le passif et la dette envers ces compagnies qui sont deux montants distincts. « Le passif est différent de la dette. La dette concerne l’approvisionnement de la Jirama entre autres. C’est le total des contrats qui n’ont pas encore été réglés par la Jirama », lance-t-elle. Elle avance que cette dette s’élevait à 800 milliards d’ariary en juillet.
Tolotra Andrianalizah