La pervenche de Madagascar cultivée au Mexique peut aller se rhabiller. Certes, la plante endémique de l’île peut y pousser allègrement mais elle ne présenterait pas les mêmes principes actifs que quand elle pousse à Madagascar. Â
« Madagascar est une terre bénie », lance le directeur général de l’Institut malgache des recherches appliquées  (IMRA) Dr Charles Andrianjara. La richesse de Madagascar ne se limite pas à sa biodiversité et son sous-sol à en croire le Dr Charles Andrianjara. « Les plantes peuvent être efficaces à Madagascar mais pas forcément à l’étranger, indique-t-il. Tout ce qui pousse à Madagascar génère des caractéristiques qui sont très intéressantes pour le développement de médicament ». D’après ses explications les facteurs écologiques liés au sol malgache en fait un terroir intéressant pour les plantes aux vertus médicinales. Le cas de la pervenche de Madagascar est poignant. Cette plante endémique de l’île intéresse depuis longtemps l’industrie pharmaceutique pour ses effets anti-cancéreux. Elle fait actuellement l’objet de culture au Mexique. Seulement, le Dr Charles Andrianjara déclare que la pervenche de Madagascar qui pousse dans le sol malgache est plus efficace. L’IMRA entend d’ailleurs se lancer davantage sur cette voie dans les prochaines années, une manière pour l’établissement de marquer son 65ème anniversaire. « Nous avons déjà lancé les recherches. Nous allons nous concentrer là -dessus à partir de l’année prochaine », annonce-t-il.
Biopiraterie
Visiblement, l’IMRA goute mal l’histoire de la pervenche à l’image du Pr Henintsoa Rafatro, conseiller scientifique auprès de l’établissement qui évoque le protocole de Nagoya ratifié par Madagascar. « En ratifiant cet accord, l’Etat participe à la protection de nos plantes et nos recherches. La pervenche de Madagascar est endémique pourtant ce sont les étrangers qui l’exploitent », indique-t-il. Le protocole régit l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages découlant de l’exploitation de ces ressources à des fins commerciales. Sur ce point, Madagascar a beaucoup à perdre car selon le Pr Henintsoa Rafatro, la Grande île compte quelque douze mille plantes médicinales mais pour l’heure, seules 5% sont utilisées dans la recherche.
Pour son 65ème anniversaire, l’IMRA ouvrira les portes de son jardin botanique au grand public le samedi 24 septembre. Les célébrations s’ouvriront par une série de conférence la veille.
Tolotra Andrianalizah