La commune rurale d’Andriambilany est considérée comme pilote dans la gestion foncière décentralisée grâce à la performance de son guichet foncier.
« Ce qui a été réalisé à Andriambilany doit pouvoir être réalisé dans les autres communes », lance le ministre de l’Aménagement du territoire et des services fonciers Houlder Ramaholimasy. Il a accompagné une délégation de la Banque mondiale qui a fait une descente dans cette commune pour constater le résultat du guichet foncier de cette commune rurale dans la région Vakinankaratra. La délégation comprenait la directrice régionale pour le développement durable au sein de la Banque mondiale Ayat Soliman et la représentante de l’institution à Madagascar Marie-Chantal Uwanyiligira. Le guichet foncier est visible dès l’entrée des bureaux de la commune où trône Françoise Rasoaheriniaina. Elle était là depuis l’ouverture du guichet. C’est elle qui a expliqué aux invités d’un jour le fonctionnement de la certification foncière et toutes les procédures à suivre avant la délivrance.
Plus de certificats que d’habitants
Le guichet foncier de la commune d’Andriambilany est opérationnel depuis 2008. « Nous avons cherché des partenariats depuis 2005 pour mettre en place le guichet foncier au sein de la commune. Nous avons pu le faire en juin 2008. Nous avons de cesse d’améliorer son fonctionnement », explique la maire Yvette Rakotomalala. Dans ce sens, la mairie a travaillé avec la Banque mondiale en 2011 pour le recensement général des parcelles avec le plan local d’occupation foncière (PLOF). Le projet Casef (projet de croissance agricole et de sécurisation foncière) a pris le relais en 2017 avec l’extension du bureau du guichet foncier et la fiabilisation du PLOF entre autres. Concrètement la commune a recensé pratiquement la totalité de ses parcelles soient quelque 17 000. « C’est à travers le PLOF qu’on a fait le recensement. Cette reconnaissance sociale était une bonne base pour la délivrance du certificat foncier », ajoute Yvette Rakotomalala. Depuis 2008, la commune a reçu 12 000 demandes de certificats fonciers et en a délivré plus de 9 600 dont 30% ont été remis à des femmes. D’après elle, la sécurisation foncière protège non seulement les propriétaires mais permet également à la commune de faciliter la perception des taxes. D’un autre côté, elle a fait remarquer que la certification foncière a favorisé la productivité des habitants qui vivent pour la grande majorité de la terre. « Le certificat foncier incite les gens à produire plus. C’est une bonne chose pour la commune car cela augmente les ristournes. C’est gagnant-gagnant entre la commune et la population », la maire de conclure.
Le chemin de la sécurisation foncière est encore long pour Madagascar. Le ministre rappelle que sur les 10 millions de parcelles estimées dans le pays seules 2 millions sont sécurisées. Houlder Ramaholimasy de faire remarquer que la commune d’Andriambilany compte plus de certificats fonciers que d’habitants avec quelque 8 000 âmes. Â
Tolotra Andrianalizah