Alors que la loi sur la participation des femmes à la vie politique a été rejetée par la Haute cour constitutionnelle, la dernière enquête de l’Afrobaromètre indique que les Malgaches estiment que trop peu de femmes occupent des postes d’influence dans le gouvernement.
« Selon vous, laquelle des questions suivantes liées à l’égalité des genres et aux droits des femmes est la plus importante à adresser par notre gouvernement et notre société ? ». A cette question posée dans le cadre d’une enquête réalisée par l’Afrobaromètre, les Malgaches interrogés ont indiqué que le plus important problème lié à l’égalité des genres à Madagascar est le fait que trop peu de femmes occupent des postes d’influence dans le gouvernement au même titre que l’inégalité des chances. « La plupart des citoyens soutiennent que les femmes devraient être aussi éligibles à des postes politiques que les hommes (75%) », peut-on lire dans le communiqué de presse de l’enquête réalisée par le cabinet Coeff Ressources.
Harcèlement
Cette publication intervient quelques jours après que la Haute cour constitutionnelle ait rejeté la loi sur la participation des femmes aux postes de décision. Il faut savoir que le taux de participation des femmes à la vie politique est encore faible. Si au gouvernement elles représentent 37%, elles ne sont que 17% à l’Assemblée nationale, 11% au Sénat, 9% parmi les gouverneurs et 5% parmi les maires.
D’un autre côté, l’enquête s’est intéressée aux conséquences de la participation d’une femme à un poste électif sur cette dernière. Si 89% affirment que cela devrait lui permettre de gagner en réputation, 54% estiment que cela ouvre la voie aux critiques, aux harcèlements, voire aux insultes.  Â
Il est à noter que l’Afrobaromètre a recueilli l’opinion des sondés sur le sujet à travers une série de 99 questions. Pour cette enquête, l’équipe de Coeff Ressources s’est entretenue avec un échantillon représentatif de 1 200 adultes en avril-mai 2022.
Fait intéressant dans l’étude, une majorité de Malgaches (66%) approuvent que les hommes devraient plus avoir le droit à un emploi que les femmes lorsque l’emploi se fait rare. Les hommes (73%) sont favorables à cette idée plus que les femmes (59%).
Tolotra Andrianalizah