Madagascar et l’Union européenne sont à quelques encablures de la signature du renouvellement de l’accord de pêche qui les lie après quatre ans de négociations infructueuses. Le ministre de la Pêche annonce un montant de 12 millions d’euros, une hausse d’au moins 40% par rapport aux termes du dernier accord. Â
Que ce fut difficile. Il y a encore une semaine, la nouvelle ambassadrice de l’Union européenne Isabelle Delattre qualifiait la partie malgache de trop ambitieuse dans les négociations autour du renouvellement de l’accord de pêche. Contre toute attente, le dernier conseil des ministres évoque les prémices d’une entente imminente. La finalisation de l’accord est prévue pour fin octobre. Le ministre de la Pêche et de l’économie bleue Paubert Mahatante a apporté des précisions devant la presse ce jour. C’est avec une certaine satisfaction qu’il a annoncé que les deux parties se sont enfin entendues sur l’enveloppe que l’Union devra payer avec à la clé au moins 40% de plus que le précédent accord.
Le communiqué du conseil des ministres indique qu’un dernier round de discussions avait eu lieu le 27 septembre pour aboutir au montant de 12 289 169 d’euros pour une durée de quatre ans. Le précédent accord tablait sur 8 924 000 entre 2015 et 2018. Paubert Mahatante explique que les termes proposés à l’Union européenne se sont alignés à ceux particulièrement avantageux, signés avec Japan Thuna bien que pour l’heure, aucune demande de licence n’a été émise dans le cadre de cet accord. Paubert Mahatante n’a pas manqué de faire des comparaisons avec les autres accords de pêche signés par l’Union européenne qui montrent un revenu par tonne supérieur pour Madagascar avec 220 euros, deuxième derrière Maurice, 231 euros mais avec un tonnage de référence largement inférieur, 4 000 tonnes contre 14 000 pour la Grande île. Â
Manque à gagner
Autre grande nouveauté dans les négociations, la prise en compte du volet environnemental. Isabelle Delattre avait d’ailleurs souligné ce point lors de la première conférence de presse qu’elle a tenue. La conservation de l’environnement ouvre en effet une nouvelle ligne dans le contrat. Le ministre de souligner que la protection des ressources marines, particulièrement les espèces migrants, est l’affaire de tout le monde avec en ligne de mire la lutte contre la pêche illicite. Il est à noter que l’accord de pêche singé avec l’Union européenne ne concerne que le thon qui passe au large de Madagascar pendant trois à cinq mois à partir de septembre au moment le plus chaud de l’année. Sur ce point, le ministre indique que Madagascar devrait se doter de 43 bateaux de surveillance contre 9 actuellement. L’armada sera épaulée par 9 drones maritimes.
Madagascar et l’Union européenne ont signé un accord de pêche depuis 1986 pour des périodes variant de 2 à 6 ans. Le renouvellement n’a donc pas pu se faire en 2018. D’après le ministre, cela a représenté un manque à gagner pour l’Etat entre 8 et 10 millions d’euros.
Tolotra Andrianalizah