Le Samifin et le Bureau central national d’Interpol à Madagascar signent deux accords de partenariat pour renforcer les efforts collectifs contre la criminalité financière. Cela intervient alors que la Grande île occupe toujours les premières places dans l’indice Basel Anti-Money Laundering Index (Basel AML Index).
Madagascar est classé au 3ème rang en termes de risque de blanchiment d’argent en Afrique subsaharienne et au 5ème rang (sur 128 pays) au niveau mondial. C’est ce qui est ressorti du dernier rapport de l’Institut de la Gouvernance de Bâle avec l’indice Basel Anti-Money Laundering Index (Basel AML Index). Avec un score de 7.59, Madagascar se retrouve derrière le Mozambique (7.68), le Myanmar (7.78) et Haïti (8.16) dans un classement dominé par la République démocratique du Congo (8.30). La Grande île n’a pas progressé sur ce front car dans le précédent rapport en 2021, elle affichait un score de de 7.40.
D’après le Basel AML Index, le score de risque élevé de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme à Madagascar est lié au risque des crimes environnementaux. Une situation que confirme le directeur général du Samifin (Service de renseignement financier) Mamitiana Rajaonarison qui évoque le trafic des ressources naturelles. « Avant, il y a eu le bois de rose. Maintenant, il y a l’or, le saphir et les tortues », souligne-t-il. Il précise toutefois que le trafic se fait à l’international. Concernant le blanchiment de capitaux venant de l’extérieur, Mamitiana Rajaonarison explique que cela peut prendre la forme d’œuvres caritatives.
Impact sur le développement
Le DG du Samifin s’est exprimé ce jour en marge de la signature de deux accords de partenariat avec le Bureau central national (BCN) d’Interpol à Madagascar. Le premier permet au Samifin d’accéder directement au Système d’information criminelle d’Interpol (ICIS) qui est l’une des dix-huit bases de données d’Interpol. Le second de son côté permet au BCN d’Interpol d’accéder à la Plateforme numérique centralisée qui est une plateforme d’échange d’informations et de renseignements entre les administrations publiques spécialisées et les organes d’application de la loi. Le chef du BCN d’Interpol à Madagascar, le commissaire divisionnaire Jean Rostand Rabialahy souligne l’importance de l’échange d’informations dans la lutte contre les crimes transnationales en indiquant que cela a toujours constitué une difficulté. « C’est pour cela que nous signons ce genre d’accord. La sécurité est l’affaire de tous », lance-t-il. Dans ce sens, il déclare que le BCN entend collaborer avec d’autres entités non étatiques susceptibles de fournir des renseignements.  Â
Le rapport de l’institut de Bâle fait savoir qu’un haut risque de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme comme c’est le cas de Madagascar actuellement a un impact sur le développement économique et social global du pays.
Tolotra Andrianalizah