Bien que tardive la prise de conscience est là . L’industrie du textile veut casser sa mauvaise image concernant les conditions de travail des petites mains dans les pays en développement. De nombreuses marques collaborent avec l’OIT et l’IFC pour faire bouger les choses à travers le programme Better Work qui débarque à Madagascar.
Avec le développement de la mondialisation libérale, les grandes marques multinationales dans le textile ont investi les pays en voie de développement pour faire baisser les couts de leur production. Bien que cela ait eu un impact sur l’emploi dans ces pays, les conditions de travail dans les usines ont souvent été décriées. Mais ces dernières années, il est apparu une certaine forme de prise de conscience de cet aspect peu reluisant de l’industrie. De plus en plus de marques ne souhaitent plus être associées à cette image négative car les consommateurs dans les marchés cibles sont plus regardants.
C’est dans ce contexte que le programme Better Work a vu le jour il y a 20 ans. Le programme est actuellement dans sa phase pilote à Madagascar. D’après les explications de la coordinatrice nationale du projet Idriss Arielle Zafera, Better Work prodigue des formations aux employeurs et aux employés sur les normes internationales du travail. « Le fait de connaitre le droit permet aux deux parties de négocier et de discuter et ne pas toujours être dans le conflit. Cela crée un environnement de travail plus sain et plus harmonieux », explique-t-elle en précisant que l’idée est placer employeurs et employés sur le même pied d’égalité. Better Work est un programme de l’Organisation internationale du travail et de la Société financière internationale. Better Work collabore avec les grandes marques internationales. Selon Idriss Arielle Zafera, les marques font pression pour que leurs sous-traitants entrent dans le programme de formation. « C’est un argument à faire valoir pour les entreprises. Les marques voient d’un bon œil qu’une entreprise avec qui elles vont contracter ait suivi les formations », ajoute-t-elle.
Dialogue social
Cela fait un an que le programme est à Madagascar. Les entreprises franches textiles malgaches sont intéressées selon  Idriss Arielle Zafera. « Nous sommes dans une phase pilote de 18 mois pour l’instant. Nous avions pensé à 15 entreprises mais nous en sommes actuellement à 25 », précise-t-elle. Les formations durent 3 mois et une descente est prévue après pour voir l’application.
L’un des points sur lequel travaille le programme est le dialogue social. Idriss Arielle Zafera souligne qu’à Madagascar employeurs et employés ont une interprétation différente de la loi. Cela entraine une mauvaise communication entre les deux parties. Elle indique qu’il y a une certaine crainte chez les employeurs sur le fait que les employés aient droit à ce genre de formation. « Ils pensent que les employés risquent d’être en position de revendication à chaque fois », explique-t-elle. Du côté des employés, il est difficile pour eux de concevoir qu’ils ont à gagner à connaitre exactement la loi. Better Work prodigue également des formations pour les syndicats sur le dialogue social dont la maitrise est encore théorique.
« Nos recherches ont démontré qu’améliorer la conformité sociale au niveau des entreprises du textile a un impact non négligeable sur l’amélioration de la productivité et de la compétitivité », conclut Idriss Arielle Zafera.
Tolotra Andrianalizah