Madagascar est souvent épinglé pour sa gouvernance. Le seul domaine où la Grande île a eu une note en dessus de la moyenne dans l’Evaluation des politiques et des institutions est justement la gouvernance.
« Réformer. Réformer. Réformer ». Ce sont les mots du Dr Jean-Pascal Nganou, économiste pays de la Banque mondiale. « Madagascar a besoin de poursuivre et accélérer ses réformes », indique-t-il en marge d’une séance d’échange avec la presse au tour du Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) ou Evaluation des politiques et des institutions. Pour rappel, Madagascar s’en est sorti cette année avec un score de 3.3 (sur 6), une note en dessus de la moyenne des pays IDA. Â
Dr Jean-Pascal Nganou souligne justement que les forces de Madagascar dans le CPIA 2021 sont justement dues à des réformes déjà entreprises. En effet, la Grande île affiche un score de 3.7 contre une moyenne régionale (Afrique de l’est et centrale) de 3.4 dans le domaine de la Gestion macroéconomique. L’économiste pays s’est dit d’ailleurs surpris par la performance de Madagascar en gestion de la dette avec un score en politique de la dette de 4 contre 3.3 dans la région. Il faut savoir que le CPIA prend en compte 16 critères regroupés en 4 domaines : la gestion macroéconomique, les politiques structurelles, le développement social et la gouvernance.
Classement
Dr Jean-Pascal Nganou écarte néanmoins tout triomphalisme en insistant sur la marge de progression de Madagascar. Indiquant que le CPIA détermine l’enveloppe IDA allouée au pays, il fait savoir que les pays sont en compétition. « L’allocation de Madagascar dépendra aussi du score des autres pays », explique-t-il et la Grande île se trouve à la 18ème place en Afrique subsaharienne dans un classement toujours dominé par le Rwanda, 4.1. Là où le bât blesse reste le domaine de la gouvernance, le seul domaine où Madagascar se trouve en-dessous de la moyenne régionale avec 2.7 contre 3.1. Cette faible note n’est toutefois pas une exception au vu des scores des autres pays. Seulement, la gouvernance est le facteur le plus important dans le CPIA. Dr Jean-Pascal Nganou insiste donc sur le fait que Madagascar peut mieux faire mais cela ne peut passer que par des réformes.
Tolotra Andrianalizah