L’éviction du ministre des Affaires étrangères Richard Randriamandrato jette le flou sur la réelle position de Madagascar dans la crise en Ukraine.
La volte-face de Madagascar concernant la situation en Ukraine a fait couler beaucoup d’encre. Ce sont surtout les coulisses du vote à l’Assemblée générale de l’ONU qui ont été largement reprises par la presse. Il s’agirait d’une décision unilatérale du ministre des Affaire étrangères Richard Randriamandrato, sans l’aval donc de la présidence. Le décret d’abrogation du chef de la diplomatie confirme finalement tout ce qui a été dit. Lors d’un évènement au Carlton en début de semaine, la directrice de cabinet Baomiavotse Raharinirina et le principal concerné ont évité de faire des commentaires à ce sujet devant la presse. Richard Randrimandrato s’était encore rendu à l’ouverture de la session parlementaire à Tsimbazaza hier. Le couperet est tombé en début d’après-midi. Il rejoint ainsi la liste des ministres qui ont quitté le gouvernement avec notamment Vonjy Andriamanga, ministre de l’Energie qui a payé de son siège les problèmes d’approvisionnement en carburant dans la capitale au début du mandat et Herilaza Imbiki, ministre de la Justice qui a démissionné à la suite d’un scandale de corruption.
Un Richard en chasse un autre
« Madagascar reste neutre dans le conflit ». S’il fallait retenir une phrase donc dans la déclaration du premier ministre Christian Ntsay, la seule réaction officielle à la suite du vote à l’Assemblée générale de l’ONU, c’est celle-là . Le locataire de Mahazoarivo a toutefois tenté de justifier le vote en faisant le parallèle avec les îles Eparses concernant le fait que Madagascar se trouve dans la même situation que l’Ukraine. La passation de service entre Richard Randriamandrato et Richard Rakotonirina, le ministre de la Défense nationale qui assurera l’intérim devrait permettre d’y voir plus clair. Affaire à suivre. Â
Tolotra Andrianalizah