Le Salon international de l’habitat ouvre ses portes dans un climat incertain pour le secteur du bâtiment.
Deuxième lame. La Covid-19 n’a pas épargné le secteur du bâtiment et des travaux publics. Le secrétaire d’Etat en charge des Nouvelles villes et de l’habitat Gérard Andriamanohisoa n’a pas manqué de le souligner dans son discours d’ouverture du Salon de international de l’habitat. « En 2019, le secteur a connu une croissance de 10%. Il a violemment chuté de 9% durant la covid », dépeint-il. Gérard Andriamanohisoa se veut toutefois confiant sur la résilience du secteur en indiquant qu’il remonte actuellement la pente avec un taux de croissance de 3.8%. Il est d’avis que les nombreux projets d’infrastructures du gouvernement dynamiseront le secteur qui devrait peser 6.2% du PIB en 2022.
Devis
Un optimisme que ne partagent pas les acteurs du BTP toujours plombé par la flambée des prix des matériaux. Gérard Andriamanohisoa a d’ailleurs souligné dans son allocution que les prix des matériaux de construction pour la plupart importés ont triplé. Certes, les stands du salon affichent complets mais cela n’enlève en rien l’incertitude qui plane toujours sur le secteur. Il faut dire qu’après la crise sanitaire, la situation en Ukraine intervient comme une seconde lame. « Si la hausse des prix des matériaux de construction sur le marché international s’est quelque peu calmée, il y a toujours le problème du cout du fret avec le prix du carburant », lance le responsable d’une compagnie de construction. Ces entreprises indiquent souffrir des contrats à prix fixe qui ne les permettent pas de répercuter les surcouts liés à l’inflation sur les factures. « La facture doit correspondre au devis établi peu importe les fluctuations des prix entretemps. Seuls les contrats avec les bailleurs prennent en compte les variations des prix », poursuit notre interlocuteur. Il indique toutefois que le secteur est toujours dynamique. « Les clients sont là . Beaucoup s’informent mais finalement peu signent. La plupart reculent une fois le devis en main car nous sommes dans l’obligation d’augmenter nos tarifs », explique-t-il.
Outre le cout du fret, la congestion du port de Toamasina alimente la hausse des prix, glisse un vendeur de matériaux de construction. « Nous sommes dans le flou. C’est le cas du secteur BTP dans le monde », indique ce dernier.
Tolotra Andrianalizah