C’est dans le costume du président d’un pays en première ligne face au changement climatique qu’Andry Rajoelina a pris la parole à la COP27 en Egypte.
La reconnaissance universelle de la lutte contre le réchauffement climatique progresse. Seulement, il y a des pays qui le subissent plus que d’autres. Des pays qui n’en sont pas forcément à l’origine. Au fil des années, l’impact disproportionné du réchauffement est bien connu. L’Afrique contribue à moins de 4% des gaz à effet de serre dans le monde, alors qu’il en subit de plein fouet les effets, entre les inondations, les sècheresses et les canicules. Les pays subsahariens, dont fait partie Madagascar, ne représentent que 0.55% de ces émissions. Des engagements ont été pris lors des différentes Conférences des parties ou COP dont la 27ème édition se déroule actuellement à Charm el-Cheikh en Egypte. Mais qu’en est-il concrètement ? Sur la tribune de la conférence, le président de la République Andry Rajoelina attire l’attention sur la nécessité d’agir. « Il est temps de passer à l’action. Les constats, nous les avons faits. Agissons maintenant. Les engagements pris lors de la COP26 doivent être concrétisés. Nous devons en accélérer la mise en œuvre », lance-t-il dans une posture qui se veut solennelle avant d’asséner
100 milliards de dollars ?
Pour rappel, les pays riches les plus pollueurs s’étaient engagés en 2009 à la COP15 de Copenhague de porter en 2020 à 100 milliards de dollars par an l’aide aux pays du Sud pour financer les mesures d’adaptation et de réduction des émissions. Un objectif qui n’a pas été atteint, l’OCDE évaluant l’aide en 2019 à 79.6 milliards. Ayant constaté cet échec, le document final de Glasgow à la COP26 a réaffirmé cet engagement. « Sur les 100 milliards de dollars d’engagement par an, combien ont été décaissés ? », questionne Andry Rajoelina. La frustration et la déception sont palpables chez les pays comme Madagascar d’autant plus qu’un rapport d’Oxfam estime que seuls 20.5% des financements climat déclarés ont été alloués aux pays les moins avancés et environ 3% aux petits états insulaires en développement, les plus impactés par le réchauffement.
Pour la Grande île, ce n’est pas faute de conformer aux exigences. Madagascar figure parmi les pays qui ont mis à jour leur plan national d’adaptation au changement climatique. « Notre plan d’adaptation est opérationnel depuis 2021 », assène le président. Le document indique d’ailleurs que la lutte contre le changement climatique nécessite un soutien financier important et qu’à ce jour, celui-ci est en grande partie assuré par l’aide internationale. « Nous unissons notre voix avec toutes les nations qui subissent les conséquences du dérèglement climatique pour faciliter et accélérer le déblocage du fond vert climat », déclare Andry Rajoelina.
Tolotra Andrianalizah